1.2.3. L’emballage

Nous avons pu voir que l’emballage du cadeau apparaît comme nécessaire au bon déroulement de l’offre. Et nous avons également remarqué dans notre corpus authentique que les receveurs faisaient de temps en temps des remarques sur la beauté de l’emballage du cadeau ou sur le fait que le receveur déchire ou non le papier-cadeau.

Dans notre corpus cinématographique, nous avons trouvé une seule remarque sur le fait que l’emballage est joli, c’est dans Le père Noël est une ordure (scène 8) :

Dans le corpus authentique, les remarques sur la beauté du paquet-cadeau sont plus présentes. Il y a aussi de nombreuses remarques sur le fait de déchirer ou non le paquet-cadeau qui n’apparaissent pas du tout dans notre corpus fictionnel.

En revanche la fiction peut se permettre de représenter des situations que nous n’avons pas observées dans la réalité.

Dans Après vous (scène 14) l’offreur donne un cadeau sans emballage et sans présenter d’excuse. Il sort le briquet de sa poche et le donne directement au receveur. Nous n’avons pas observé, au cours de notre étude, l’offre d’un cadeau non emballé. Nous avons pu voir des cadeaux mal emballés mais ces cadeaux étaient toujours offerts accompagnés d’une formule d’excuse pour cet emballage défectueux. Dans notre corpus cinéma, deux scènes montrent l’offre d’un cadeau mal emballé : la scène de 7 ans de mariage et la scène du Pari.

7 ans de mariage (scène 10) :

C : (il sort un paquet de sa poche intérieure de manteau) tiens c’est pour toi

(le paquet est déjà ouvert et déchiré)

Dans cette scène, le non-respect du principe d’emballage permet au cinéaste de caractériser le personnage comme quelqu’un de bourru et peu soigné, en opposition au receveur qui est « tiré à quatre épingles ».

Dans Le pari, c’est aussi un moyen pour le cinéaste de présenter les personnages et de mettre en opposition les deux frères. L’un arrive avec un beau paquet, l’autre avec un paquet très abîmé. Le premier se moque du second en faisant remarquer que son paquet est en piteux état. Le cadeau se veut à l’image du caractère du personnage.

Notre corpus cinématographique présente aussi des scènes où c’est l’offreur qui déballe le cadeau pour le receveur. Ce genre de situation n’apparaît pas du tout dans notre corpus authentique. Nous pouvons néanmoins voir ce type de déballage dans La mentale (scène 11) et dans Le père Noël est une ordure (scène 8).