3. Les exagérations caricaturales

Un dialogue de film relève du « trope communicationnel », c’est-à-dire que

‘en apparence des personnages s’adressent à des personnages par acteurs interposés, le public n’ayant pour eux aucune forme d’existence (…), mais en réalité c’est bien à ce public que le discours se destine en dernière et principale instance. (Kerbrat-Orecchioni, 1996 : 20)’

Il y a certaines marques fictionnelles qui sont dirigées vers le spectateur. Ce sont certaines mimiques, certaines paroles qui sont destinées au spectateur, comme si les autres personnages ne les entendaient pas. Il n’y a pas de preuve directe de ces adresses mais certains indices comme les exagérations peuvent permettre cette hypothèse. On a donc une « adresse » au spectateur et celle-ci correspond souvent à une transformation par rapport à une conversation authentique. Ce sont des interventions ou des attitudes qui feraient réagir les participants en situation authentique, ces interventions sont souvent des « exagérations ». Le spectateur a donc une place particulière dans l'interaction, certains aspects de la conversation lui sont destinés particulièrement53.

Nous allons considérer que ces adresses implicites au spectateur sont des marques fictionnelles qui indiquent des transformations par rapport à une scène réelle. Celles-ci apparaissent à travers les mimiques, les attitudes, le choix des formulations, la situation. On observe principalement ce type de transformation dans des scènes comiques, qui caricaturent la réalité.

Nous allons donner quelques exemples que nous avons pu relever de ces exagérations caricaturales :

Notes
53.

A propos de la place du spectateur, Mathias BROTH s’est intéressé à la place du public au théâtre et notamment aux rires que le public produit. Voir : 2002, Agents secrets, Le public dans la construction interactive de la représentation théâtrale, Stockholm, Uppsala Universitet..