Quatrième partie. La gestion des émotions

La peur, la surprise, le plaisir, l’embarras, la gêne, la joie sont des émotions manifestées en situation d’offre. L’expression de ces réactions, de la part de l’offreur et du receveur, amène certaines questions : la ritualisation de l’échange en situation d’offre peut-elle réguler les émotions qui sont habituellement considérées comme des réactions affectives spontanées ? Peut-on envisager que ces émotions correspondent plutôt à des stratégies de politesse ? Pour répondre à ces questions, on s’intéressera à l’influence du « travail de figuration » par rapport à la place et au rôle de ces émotions actualisées par les interactants pendant ce type d’échange rituel.

En observant et en comparant les offres authentiques et les offres dans les films, nous avons noté que les émotions étaient traitées de manière différente. La fiction permet de faire ressortir parfois clairement la différence entre les émotions qu’on éprouve et les émotions qu’on exprime. Les interactions authentiques quant à elles donnent plus facilement accès aux émotions exprimées, les émotions éprouvées peuvent être plus difficiles à percevoir. La liberté de la fiction est de pouvoir montrer les deux au spectateur.

Les films sont un bon moyen de faire passer le message. Les cinéastes nous montrent tout ce qu'on est prêt à faire pour rester poli au détriment de la loi de sincérité quand le cadeau ne nous plaît pas.

Dans cette dernière partie, nous allons essayer de détailler dans un premier temps quelles sont les différentes émotions que l’on peut observer chez l’offreur et le receveur lors de l’échange. Puis nous tenterons d’expliquer le paradoxe qui existe entre les émotions et les rituels de politesse à travers des exemples filmiques qui mettent en exergue la difficulté du contrôle des émotions.