1.1. Le plaisir d’offrir

La première émotion exprimée par l’offreur c’est la joie, le « plaisir d’offrir ». A travers la parole d’accompagnement du don, l’offreur peut exprimer du plaisir dès l’ouverture de l’échange, et montrer par son sourire ou sa mine réjouie qu’il est content de faire ce cadeau et qu’il le fait de bon cœur. On peut observer beaucoup d’emphase et d’intensité dans l’intonation de cette parole d’accompagnement du don. Selon le rituel, les paroles d’accompagnement du don sont courtes, l’émotion sera donc aussi beaucoup exprimée par des mimiques et des sourires. Mais on notera que, tel que le conseillent les guides de savoir-vivre, le plaisir d’offrir ne s’exprime pas de façon excessive (loi de modestie57) afin de ne pas mettre le receveur mal à l’aise..

Mais cette parole peut aussi être teintée d’une certaine inquiétude car l’offreur peut avoir peur que le cadeau ne plaise pas. On peut trouver cette inquiétude sous la forme d’une attitude de gêne ou d’embarras. Cette gêne est montrée de manière explicite dans une des scènes cinématographiques.

Le plaisir de l’offreur s’exprime aussi en réponse à une expression de joie du receveur. Lorsque l’offreur demande confirmation ou explique son choix, il attend une réponse rassurante du receveur et c’est cette réponse qui peut provoquer du plaisir chez l’offreur. Cette joie s’accompagne aussi certaines fois d’une sensation de soulagement « on sait enfin que le cadeau plaît au receveur ».

Cette joie ne s’exprime pas toujours verbalement, l’offreur peut être très content que le receveur valide son choix et simplement faire un sourire ou ressentir du plaisir sans l’exprimer.

Mais nous allons voir que la joie est une émotion qui est bien plus marquée chez le receveur. L’offreur doit montrer son « plaisir d’offrir » mais doit garder une certaine réserve et être modeste. En outre, sa joie peut être atténuée par l’inquiétude que le cadeau ne plaise pas.

Notes
57.

Sur cette notion, voir : Kerbrat-Orecchioni, 1992 et Barbe, 2000.