2.1. La joie de recevoir

En premier lieu, on peut observer dans notre corpus que l’émotion la plus exprimée par le receveur est la joie de recevoir le cadeau. C’est une joie qu’il manifeste aussi bien vis-à-vis de l’offreur que du contenu du cadeau lui-même. Pour cela, il utilise principalement des remerciements qui traduisent sa joie de manière implicite ou plus explicite. Mais il utilise aussi d’autres stratégies de politesse pour faire passer son émotion, comme montrer que l’offreur a fait le bon choix pour le cadeau (réponse rassurante attendue par l’offreur et souvent suscitée).

(Séquence 5) : « ça m’ fait super plaisir »

→ Remerciement implicite et utilisation du terme « plaisir » qui définit directement l’émotion.

(Séquence 3) : « oh c’est super mignon merci »

→ Remerciement explicite et implicite.

(Séquence 13) : « super c’est bleu et c’est mes fleurs préférées »

→ Montrer que l’offreur a fait le bon choix.

Nous avons pu observer que les termes les plus employés pour désigner de manière directe les émotions censées être ressenties sont « plaisir » (séquence 17 « ça me fait plaisir ») et « content-e » (séquence 19 « je suis super contente »). Ces termes sont souvent associés à des superlatifs comme « très », « hyper », « vraiment », « vachement ».

Bien entendu toute la joie exprimée par le receveur passe aussi par les indices intonatifs et corporels. Le receveur exprime aussi beaucoup sa joie par des sourires, des regards, des gestes, une expression particulière du visage. Pour les indices intonatifs, il y a aussi une multitude de possibilités avec les exclamations, les emphases, un niveau sonore plus élevé. Au niveau verbal, on trouve aussi l’allongement des voyelles, la répétition pour intensifier son expression :

Nous retrouvons ici tous les procédés utilisés pour le remerciement. Un receveur peut exprimer de la joie en utilisant des remerciements implicites et explicites et en utilisant une intonation particulière et des mimiques adaptées.

Cette joie apparaît au moment de recevoir le paquet-cadeau, après l’ouverture et jusqu’à la fin de l’interaction. Et celle-ci peut être associée à de la surprise, une certaine excitation et l’expression de gêne.

La joie est « une émotion bavarde » (Cosnier, 1994) et c’est celle qui est la plus présente. Mais selon les guides de savoir-vivre, la joie ne doit pas non plus être excessive pour ne pas embarrasser l’offreur.