2. Les émotions éprouvées ne sont pas exprimées

Quant aux émotions éprouvées qui ne sont pas exprimées, il semble que ce soit le cas le moins courant. Dans ce cas, l’émotion paraît plutôt transformée pour être un « mensonge » : dire que ça plaît et que c’est beau alors qu’on trouve ça moche, plutôt que de ne rien dire.

Mais on peut imaginer que l’offreur peut ressentir la peur que ça ne plaise pas et pour autant ne pas l’exprimer, ou que le receveur ressente du dégoût pour le cadeau et ne l’exprime pas. Le silence semble d’ailleurs bien souvent un bon indicateur du non-plaisir du receveur (sauf une grande timidité). Le savoir-vivre veut que l’on exprime son plaisir. Le receveur qui ne parle pas beaucoup peut être interprété comme le contrôle relatif d’une émotion négative, comme si le receveur devait faire beaucoup d’effort pour cacher ce FTA et ne trouvait pas la force de produire une émotion positive qu’il ne ressent pas. Il est parfois difficile de dépasser ses éprouvés et de les exprimer en sensation inverse. On peut être dépassé par ses émotions mais cela peut mener au heurt et à la blessure lors de l’interaction.

Là encore il est possible pour le receveur de ne pas exprimer d’émotions verbalement, mais l’expression non-verbale et paraverbale est beaucoup plus difficile à contrôler.

Dans le cas où le receveur ressentirait une émotion positive, il est plus difficile de penser que celui-ci ne l’exprime pas du tout. Comme le rappelle Cosnier, la joie est une émotion « bavarde ». Mais on peut envisager que le receveur n’exprime qu’en partie cette joie.