A) Une césure chronologique :1965-1983

La tentation était grande de prendre comme point de départ de notre travail ce qui constitue, dans les écrits sur Annecy, la source de cette histoire, c’est à dire la période de la Résistance et de la Libération, en août 1944, et de reconstituer à partir de ce point le développement conjoint de la politique municipale et de l’action culturelle. Mais le risque guettait de reprendre la trace des travaux précédents. Par ailleurs, en termes de méthode, il nous semblait plus significatif, par rapport aux questions que nous nous posions, de nous appuyer sur une période de fortes mutations de la ville : essor démographique, industrialisation et bouleversements urbanistiques. Comment dans ce contexte se développe et se maintient un pouvoir municipal de type notabiliaire, mais appuyé sur une action publique innovante ? Comment un ordre se maintient-il alors que les facteurs de déstabilisation se multiplient ?

Et puis, il nous paraissait important, pour comprendre et recontextualiser cette question des origines situées dans l’épisode de la Libération, de nous en dégager sur le plan de la chronologie, pour mieux en cerner l’incidence sur le développement politique. Il nous faut donc maintenant justifier le choix de la période retenue, en particulier les limites chronologiques, ainsi que la relative restriction du champ auquel nous avons procédé, afin de mieux centrer notre travail.