Chapitre I - 1965 : le tournant de la modernisation

Dans l’histoire politique annécienne la figure de Charles Bosson a fini par effacer celle de son prédécesseur d’avant-guerre, le radical Joseph Blanc, qui avait occupé la mairie sans discontinuer de 1909 à 1941 : les vingt années passées à la tête de la mairie, entre 1954 et 1975, lui ont permis de fonder une “ dynastie ”, puisque son fils a occupé le siège jusqu’à sa démission début 2007, mais surtout il apparaît comme celui qui a réellement lancé la modernisation de la ville, en particulier les grands chantiers d’urbanisme. Georges Grandchamp, qui fut conseiller, puis adjoint de Charles Bosson, écrit à son propos : “ L’arrivée de Charles Bosson à la tête de la mairie en décembre 1954, va inaugurer deux des décennies les plus brillantes que connaitra notre ville. (…) La ville d’Annecy entreprendra une étape particulièrement riche en réalisations dans tous les domaines. ” 125. Dans un entretien (non enregistré) le 2 avril 2001, il nous précisait encore : “  La grande force d’Annecy c’est la continuité avec Charles Bosson, l’homme de Témoignage Chrétien, fondateur du MRP, et qui a privilégié sa ville à une carrière nationale. ”

Bien entendu, nombre de ces chantiers résultent de travaux et décisions antérieures, dont Georges Grandchamp a retracé la genèse dans sa contribution à l’Histoire d’Annecy, “ Urbanisme et fonctions urbaines depuis 1860 ”126. Mais c’est véritablement au milieu des années 60 que la modernisation de la ville devient visible, avec la transformation du paysage urbain : construction des grands ensembles de Novel, percement de la Rocade, ouverture de nouveaux équipements collectifs. Significativement, de nouvelles formulations politiques apparaissent, en particulier dans le domaine culturel.

Il nous faut donc nous arrêter un instant sur le personnage de Charles Bosson, et son rôle véritablement emblématique dans la ville d’Annecy.

Notes
125.

Histoire d’Annecy, op. cit. , p. 316.

126.

Histoire d’Annecy, op. cit. p. 293-322.