Conclusion de la première partie : le socioculturel comme facteur de stabilisation politique.

La caractéristique essentielle du développement d’une politique socioculturelle à Annecy, réside donc dans le fait qu’elle s’appuie essentiellement sur des équipements de quartier gérés par des associations, et nous avons vu que le choix exclusif fait par la ville était celui des MJC. Cette politique socioculturelle appuyée sur des associations n’est certes pas une originalité, et les auteurs de l’étude Gouverner les villes moyennes ? 335 ont relevé le caractère quasi général du développement du socioculturel, et de la contribution des associations à ce renouvellement de la vie locale, ainsi d’ailleurs qu’à leur incidence sur la composition des équipes municipales. L’incontestable succès de Charles Bosson aux élections municipales de 1971 paraît valider la politique municipale suivie. On ne peut bien entendu résumer cette politique au volet culturel, car nous l’avons vu l’urbanisme tient une place essentielle durant cette période ; mais force est de constater que ce secteur culturel et socioculturel, souvent source de contestation et foyer d’opposition, n’apparaît pas comme tel à Annecy.

Mais si nous revenons à la question qui forme le fond problématique de ce travail, c’est à dire la coexistence dans une ville moyenne d’une action publique innovante (la culture) avec la conservation d’un pouvoir traditionnel (la mise en place d’une dynastie politique) sur deux décennies, il nous faut, à ce stade, pointer les premiers éléments qui pourraient indiquer un choix de politique, même si aucune formulation explicite ne peut être mise au jour.

A travers les premiers pas d’une politique culturelle en cours de construction, est-il possible de repérer des constantes dans les choix municipaux? Peut-on identifier un ou des principes directeurs qui guident ces choix ?

Notes
335.

. En particulier l’introduction d’Albert Mabileau et la contribution de Richard Balme L’association dans la promotion du pouvoir municipal, dans Gouverner les villes moyennes ?, op.cit.