C) L’histoire et les écrits, des éléments de légitimation ?

Si la période est marquée par une série de divisions et de critiques qui viennent mettre à mal l’unanimisme revendiqué par Charles Bosson, et son affirmation du pluralisme de la politique dans le domaine culturel, deux éléments nouveaux viennent s’adjoindre au débat en cours localement : d’une part le retour de l’Histoire, et celle de la guerre et de la Résistance, plus précisément ; d’autre part, la multiplication des travaux écrits sur la ville, en particulier sur la dimension culturelle de la politique municipale. Si la concomitance de ces deux éléments doit être soulignée, on ne peut pour autant les relier a priori dans un même mouvement de causalité, tant les origines en sont diverses. Mais ce qui en résulte, et de manière convergente, c’est tout d’abord la formulation de l’exemplarité de la Haute Savoie dans l’histoire nationale, dans la page la plus douloureuse mais la plus glorieuse aussi, celle de la Résistance et de la Libération ; ensuite, la formalisation d’un lien étroit entre la Résistance et la culture à Annecy ; enfin l’inscription d’Annecy dans une perspective historique qui aurait permis, depuis le combat des résistants pour une “ vraie libération ”, de faire émerger la culture comme fin politique suprême.