B. Censure du lyrisme

« Non lyrique, voire ouvertement (et rageusement) anti-lyrique, tel se veut Francis Ponge », affirme Jean-Marie Gleize, non sans noter que cet anti-lyrisme se heurte à « cette autre exigence, tout aussi contraignante : celle de l’approbation du monde, qui fait de la poésie de Ponge, nécessairement une poésie d’éloge »206. Progressivement, il deviendra possible à Ponge de faire place dans sa poésie à l’expression d’une exaltation devant le monde, mais dans les premiers temps de son œuvre, la censure du lyrisme est un dispositif essentiel par rapport à l’objectif d’une « parole qui garde ».

Notes
206.

J.M. Gleize, Lectures de Pièces de Francis Ponge, Les mots et les choses, Belin, collection «DIA», Paris, 1988, p. 52-53.