B. Discours des Lumières : humanisme, progrès

Au-delà de l’engagement communiste, la parole de Ponge se situe dans le sillage bien plus ancien du combat des Lumières pour promouvoir l’homme, contre tout ce qui le maintient dans l’ignorance. Dès les « Notes prises pour un oiseau », Ponge revenant sur un motif qui lui est cher, à savoir celui du grand nombre de déclarations inédites que peut susciter n’importe quel objet, porte ces déclarations au crédit d’un progrès pour l’homme et d’une contribution scientifique à la connaissance : « il y a intérêt à ce qu’elles soient dites. Non seulement pour le progrès de la science, mais pour celui (moral) de l’homme par la science » (RE, I, 352). A elle seule, cette déclaration contient en germe tout le programme qui était celui des philosophes du XVIIIème siècle : la conviction que l’homme est perfectible et que l’humanité peut s’acheminer vers un progrès continu ; la mission pédagogique de l’écrivain, ouvrier actif de ce progrès ; l’instrument principal de cette mission : le savoir en général, et en particulier la science.