« Tout cela n’est pas sérieux »

Cette troisième partie offre en effet un nouvel exemple d’« articulation par négation ». Son titre, « Tout cela n’est pas sérieux », dit assez sa fonction de rupture par rapport à ce qui la précède : comme guéri soudain de « l’abcès poétique » qui vient de se produire, qualifié rétrospectivement de « dérèglement, déraillement, égarement » (ibid., 398), l’écrivain dresse un état des lieux. Il recense les quelques acquis qui peuvent rester utilisables et constate qu’il lui faut quasiment repartir à zéro : « Si je n’ai gagné que cela en dix jours de travail ininterrompu et acharné (je puis bien le dire), c’est donc que j’ai perdu mon temps » (ibid., 398).

Cependant l’échec, loin d’être vécu comme drame, fortifie l’élan initial, confirme sa justesse : « Revenons donc au plus vite à notre recherche de tout ce que l’on peut dire à propos du bois de pins et seulement à son propos » (ibid., 399). La leçon offerte par le bois de pins est réaffirmée : le pin, qui se désintéresse de ses productions successives a en somme – et l’écrivain avec lui – une « permission d’oubli. Ainsi « la joie est d’abolir et de recommencer » (ibid., 401). Le bois de pins est un lieu où il faut déambuler, quitte, on l’a vu, à errer.

Or la reprise de la libre déambulation va amener très vite l’écrivain dans cette partie du bois de pins susceptible d’inspirer une réflexion roborative sur la notion d’achèvement, à savoir la lisière du bois.