En août 1941, Ponge découvre l’œuvre de Camus. Michel Collot rappelle en ces termes les circonstances de cette découverte : « Pascal Pia communique à Ponge, avant de l’envoyer à Jean Paulhan, le manuscrit du Mythe de Sisyphe, que lui a confié Albert Camus, et qui s’intitule encore Essai sur l’absurde. Captivé, Ponge demande à le garder quelques semaines, pour le relire et le méditer à loisir. Cette lecture lui inspire une série de « Réflexions » qu’il gardera d’abord pour lui-même, ne souhaitant pas en faire part à Albert Camus avant d’avoir pu le rencontrer »407. Cette œuvre entre immédiatement en dialogue avec celle de Ponge, avant même que s’installe un dialogue effectif entre les deux hommes. A ce moment où les textes de La Rage sont désormais tous écrits, la lecture de Camus fournit à Ponge l’occasion d’un premier bilan, qu’il consigne en août 1941dans les « Pages bis I », intitulées « Réflexions en lisant l’Essai sur l’absurde ».
Michel Collot, notice des « Pages bis », OC I p. 983.