C. Etre soi-même le lieu d’une métamorphose, offerte à la vue du public

Il n’est donc pas étonnant que Ponge consacre, avec « L’Atelier » (1948) un texte à ce lieu où s’élabore le travail de l’artiste. « L’Atelier » diffère profondément de tous les précédents écrits sur l’art, au sens où il ne propose pas une critique d’art mais une approche de l’objet atelier, qui entre donc ainsi dans le chosier de Ponge : cette « notion d’atelier », écrit-il dès les premières lignes, « nous devons tenter de nous l’approprier aujourd’hui » (AC, II, 567, je souligne). Néanmoins l’atelier est moins considéré pour lui-même, comme « chose », que pour l’artiste qui l’habite et y accomplit sa « métamorphose ». En effet l’une des raisons qui soutiennent l’identification de Ponge à l’artiste, c’est la dimension physique de l’activité artistique, l’implication du corps de l’artiste dans sa pratique.