3. La patrie malherbienne

On l’a vu plus haut, on observe à cette époque une tension manifeste entre l’élection du monde muet comme « seule patrie » et le sentiment – né du travail sur Malherbe – d’une appartenance à la littérature française, comme à un espace dont Malherbe dessine la configuration primitive. Il n’est du reste pas indifférent que soit formulé dans un même mouvement, dès le chapitre I du Malherbe, le désaveu de l’ancienne appartenance politique :

‘à quel ordre nous accrocherions-nous ? (…) Nous étant d’abord jetés avec enthousiasme dans le parti démocratique, nous n’y avons pas trouvé la vertu ; pire, toute dignité nous en a paru absente, toute fraternité proscrite (PM, 19). ’