6. L’assomption de la Parole majuscule

C’est dans le Malherbe que s’accomplit l’assomption de la parole en majesté Elle y figure, comme perspective essentielle, dès le chapitre I : « Nous quipour resurgir dans l’empire de la parole avons fait du monde muet notre seule patrie » (PM, II, 24). Telle est la trajectoire visée. Mais elle ne se réalise pleinement que dans « Malherbe VI », c’est-à-dire lorsque le travail conjoint sur Malherbe et sur « Le Soleil » a libéré la parole de l’autorité qui pèse sur elle, à la fois en établissant une figure de père pleinement positive et en abîmant la figure fantasmatique du mauvais père qu’est le soleil. La Parole, élue décidément contre la Poésie, devient alors l’objet d’une nouvelle religion, et déploie toutes ses potentialités.