3. Le pré, la table, objets testamentaires

Le savon était un objet déjà très anciennement élu, et qu’il s’agissait d’achever. Le pré et la table, les deux derniers « grands » objets auxquels se prend Ponge, en cette fin de son œuvre, sont au contraire nouveaux. L’un et l’autre sont sans doute élus pour leur aptitude à remplir la fonction d’objets ultimes. Avec « Le Pré » et La Table, le locuteur, confronté au sentiment de la proximité de sa mort, change de position et de statut. Il se tourne aussi vers son lecteur, dans une posture de don testamentaire. En contrepoint à sa disparition annoncée, il lui transmet un legs caractérisé par sa solidité. En effet, pré et table fournissent les moyens de réaliser d’ultimes transformations à valeur résolutoire, et d’opérer un bilan pacificateur.