5. La table « écrite à l’encre sympathique »

Le travail sur La Table étant, on l’a vu, une façon d’embrasser l’ensemble de l’écriture dont elle a été le support, cette relecture globale est aussi l’occasion d’une méditation sur l’imbrication des processus de lecture et d’écriture. Si la table est le fondement de l’écriture, le fondement de la communication auteur-lecteur est « établi » et défini, lui, comme « sympathie » et communion qui va jusqu’à l’ « accolement ». Jamais le lecteur n’avait été à ce point « incorporé » au texte. Et, fait surprenant, la communion a lieu sur fond de silence, un silence débarrassé de ses menaces initiales, dont La Table présente, ultimement, l’émergence dans l’œuvre.

En décembre 1967, soit à la fin du premier mois de travail sur La Table (celui-ci va durer six ans), commence un développement sur « La table sympathique » puis « La table écrite à l’encre sympathique ». Il me faut analyser de près ce passage car il est capital pour la relation auteur-lecteur, à laquelle il apporte des modifications essentielles, en même temps qu’il place le silence au cœur de cette relation.