VESTIGES OSSEUX ÉTUDIÉS : PRESENTATION ET ETAT DE CONSERVATION

Les sites archéologiques en grotte et en abri-sous-roche, comme ceux étudiés ici, présentent généralement une histoire taphonomique plus complexe que les sites de plein air. En effet, les ossements en grotte vont être pour la plupart dégradés avant et au cours de l’enfouissement notamment à cause de leur concentration dans un espace restreint. Ils sont par exemple plus vulnérables au piétinement ou au «balayage». Ceci d’autant plus que les agents intervenant dans la modification des assemblages en abri-sous-roche sont plus nombreux que ceux intervenant dans des sites de plein air. Les grottes peuvent notamment servir de repaires pour les Carnivores ou de refuges pour les ours en hibernation. La sédimentation en grotte n’est d’ailleurs pas souvent favorable à l’identification de véritables « sols d’occupations humaines », elle est rarement continue et les os peuvent donc rester longtemps exposés, créant ainsi des palimpsestes. Par ailleurs, l’évolution géochimique et physique peut être très importante dans les grottes d’origine karstique. Ces changements peuvent quelquefois perturber de façon différentielle l’assemblage originel.

Cette partie débutera par la présentation des méthodes d’étude utilisées dans ce travail. Elle nous conduira ensuite aux dernières étapes de la vie des vestiges osseux, c’est à dire aux techniques de mise au jour et de conservation. Nous évaluerons ainsi la perte d’informations subie pour tous les assemblages. Puis nous dénombrerons précisément le matériel des gisements étudiés pour chacun de leurs niveaux. Enfin, nous introduirons l’histoire taphonomique par l’énumération des divers processus d’altération pré et post-enfouissement ayant eu un impact sur les ossements avant la fouille.