Le stockage des ossements

Durant le stockage des ossements, non seulement des pertes peuvent être déplorées mais également des endommagements du matériel (cassures, fissures, etc.), peut-être les plus fréquents. De mauvaises conditions d’entreposage, entraînant de nombreuses cassures, fausseraient donc le décompte des vestiges. Les opérations de restauration apparaissent essentielles à ce titre. J’ai systématiquement recollé les morceaux fraîchement cassés dès que cela était possible. Malheureusement, en ce qui concerne le matériel non coordonné, cette opération s’est vite révélée trop laborieuse. Les cassures fraîches causées soit à la fouille, soit durant le stockage, sont donc un biais considérable à prendre en compte dans notre étude.

Comme on l’a vu, les collections du site des Peyrards sont aujourd’hui séparées en deux, celles des anciennes fouilles se trouvent au Musée Requien d’Avignon (Vaucluse) et celles des fouilles de H. de Lumley sont au Centre Européen de Recherche Préhistorique de Tautavel (CERP, Pyrénées-Orientales). J’ai pu avoir accès aux deux lieux, où elles connaissent de bonnes conditions de conservation.

Les sites de Saint-Marcel et de Payre sont tous deux conservés en un seul endroit dans leur entier, respectivement au Musée d’Orgnac (Ardèche) et à l’Institut de Paléontologie Humaine (Museum National d’Histoire Naturelle) à Paris. Beaucoup de cassures fraîches sont à déplorer pour l’ensemble F de Payre et j’ai dû passer beaucoup de temps à la restauration des vestiges.

Les ossements provenant des fouilles de Balazuc m’ont été confiés dans leur totalité et en bon état par J. Combier.

En ce qui concerne la Baume Flandin, le Maras et les Pêcheurs, j’ai étudié les collections récentes provenant des campagnes de fouilles 2005-2006, associées, pour la Baume Flandin et pour le Maras, à celles des anciennes fouilles situées, pour le premier, à la Mairie de Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse, collection L. Gauthier) et pour une petite partie au Musée Requien d’Avignon, et pour le deuxième au Musée d’Orgnac. Les ossements donnés récemment à la mairie de Sainte-Cécile-les-Vignes ont subi les dommages de techniques d’exposition et de conservation vétustes (cassures, colle, vernis…).

Des trois autres sites des gorges, seul le Ranc Pointu a ses collections entières au Musée d’Orgnac, une grande partie des ossements du Figuier appartient à la famille de l’ancien fouilleur, A. Huchard, et en ce qui concerne la Baume d’Oullens, le lieu de conservation des restes osseux manquants est inconnu. Tous les ossements situés dans les réserves du Musée d’Orgnac sont désormais conservés dans de très bonnes conditions.