La Grotte Saint-Marcel

Dans ce gisement, le NRD est de 2887, tandis que l’on dénombre 2095 esquilles et 17374 fragments osseux indéterminables strictement inférieurs à cinq centimètres. Le nombre de restes déterminables ou indéterminables supérieurs ou égaux à cinq centimètres s’élève alors à 4982, tandis que le NRT atteint 22355 en prenant en compte les fragments strictement inférieurs à cinq centimètres.

Des artefacts étant présents dans la plupart des couches stratigraphiques u à c, nous avons choisi d’étudier les restes fauniques en fonction de la richesse et de la densité des niveaux archéologiques en nous aidant du cadre stratigraphique établi par E. Debard (1988) et des associations ou distinctions établies par R. Gilles (1986) pour les artefacts lithiques.

  • La couche u

Cette couche archéologique, déjà distinguée par R. Gilles (1986) et clairement individualisée comme une phase de transition par les analyses sédimentologiques (Debard, 1988) sera analysée individuellement. Elle est a priori datée du dernier interglaciaire (stade isotopique 5 e) par les données biostratigraphiques (Crégut-Bonnoure, in Defleur et al., 2001). 568 restes déterminables lui sont attribués (443 post-crâniens et 125 crâniens), ainsi que 83 esquilles supérieures ou égales à cinq centimètres et 2355 fragments strictement inférieurs à cinq centimètres. Dans cette couche, 21 remontages ont pu être effectués, dont 11 sur des fractures post-dépositionnelles et 10 sur des fractures sur os frais (tab. 5). Chacun des remontages provient d’un même carré, pour tous, le carré C2. Les déplacements horizontaux comme verticaux ont donc été extêmement limités, accréditant l’homogénéité de cet assemblage.

  • Les couches inférieures (k à t)

Cet ensemble compte 188 restes déterminables (142 post-crâniens et 46 crâniens), 97 esquilles supérieures ou égales à cinq centimètres et 634 fragments strictement inférieurs à cinq centimètres. Il est caractérisé par des conditions froides et humides entrecoupées d’épisodes d’érosion et/ou d’altérations. Assez pauvre, diffus, et homogène en ce qui concerne les artefacts lithiques et les restes fauniques, il sera étudié comme une seule et même entité archéologique. R. Gilles (1986) remarquait à ce propos qu’il pourrait correspondre à de brèves occupations ou à des ravinements du matériel. Treize remontages et deux associations d’éléments ont été enregistrés (tab. 5) :

  • Trois remontages sur fractures sur os sec ont été faits dans la couche t (carrés C2 et D2) et trois dans les couches n-o (carré E2)
  • Trois remontages sur fractures sur os frais dans les couches n-o (carré E2), deux au sein de la couche o (carré F3),un entre les couches n et m (carré E2) et un au sein de la couche t (carré C2)
  • Deux associations d’éléments ont été observés au sein des couches n et o (carrés F2 et F3)

Tous ces remontages ont été faits pour des carrés identiques, limitant l’impact des déplacements horizontaux dans les remaniements, et à l’exception d’un remontage sur os frais entre les couches n et m, dans les mêmes ensembles stratigraphiques, n, o, n-o et t.

  • L’ensemble 7 (g à j)

Les dépôts de la septième phase traduisent un climat plus tempéré et assez humide (Debard, 1988). Cet ensemble, contenant silex et ossements chauffés, a permis à R. Gilles (1986) de mettre en évidence à la fouille de nombreuses lentilles cendreuses ou « horizons à foyers ». De loin le plus riche de l’assemblage sur le plan archéologique, il a déjà fait l’objet de nombreuses études concernant la faune (Daujeard, 2002, 2003a, b, 2004, 2007a, b ; Moncel et al., 2004). Je rappelerai et synthétiserai ces données dans le texte, de façon à avoir une vue globale du gisement. Il renferme 1962 restes déterminables, 1803 esquilles supérieures ou égales à cinq centimètres et 13804 fragments strictement inférieurs à cinq centimètres.

  • Les couches supérieures (c à f)

Cet ensemble rassemble les deux dernières phases climatiques, Saint-Marcel 8 et 9, illustrées par le retour d’un climat froid et humide. La faune des différentes couches étant tout à fait cohérente, nous avons également choisi d’en faire une étude globale. Nous avons décompté 169 restes déterminables (148 post-crâniens et 21 crâniens), 112 esquilles supérieures ou égales à cinq centimètres et 581 fragments strictement inférieurs à cinq centimètres. Cinq remontages ont pu être réalisés, dont deux sur fractures sur os frais dans le niveau f et les carrés D2 et D3 et trois sur fractures sur os sec dans les niveaux f et e (carrés D2, D3, D4, D5 et E2 ; tab. 5). Parmi eux, deux ont été faits entre deux carrés différents, entre les carrés D2 et D3 pour un remontage sur fracture sur os sec dans le niveau e et entre les carrés E2 et D5 pour un remontage sur fracture sur os frais dans le niveau f. Ceux-ci attestent de déplacements horizontaux au sein des couches f et e (piétinements, solifluxion). Tous appartiennent à des niveaux identiques.