L’action des herbivores

La présence d’artefacts osseux attribuables à de l’industrie osseuse à Saint-Marcel m’a conduit à me pencher sur les marques de mâchonnement d’herbivores, morphologiquement proches de celles d’artefacts anthropiques. Les études de A. J. Sutcliffe (1973, 1977), menées principalement en Ecosse et au Canada sur des mâchonnements d’ossements par des cerfs et des rennes, ont permis de mettre en évidence des critères de distinction de ces empreintes ainsi que les raisons nutritives de telles pratiques. En ce qui concerne ces dernières, les biologistes pensent que ce comportement, appelé «osteophagia», serait lié à des carences en phosphore et en calcium (Lyman, 1994). Le mâchonnement d’os et de bois s’effectue par mouvements transversaux des mâchoires sur l’élément tenu dans la bouche comme l’on tient un cigare ou une pipe. La forme osseuse la plus caractéristique obtenue au terme de cet usage est «la fourchette». Des plans de fracture en zigzag sont également fréquemment observés. Parmi les sites étudiés, aucun reste osseux n’a livré ce type de modification osseuse.