ETAT ET ORIGINE DE LA FRAGMENTATION

Dans ce travail, nous emploierons généralement le terme fracturation pour définir la récupération intentionnelle de la moelle par les hommes et les Carnivores sur les carcasses fraîches, de la même façon que nous avons employé précédemment le terme fragmentation pour signaler le concassage des os engendré par des facteurs non biologiques.

Des analyses quantitatives peuvent permettre d’évaluer le degré de fragmentation général d’un assemblage mais également le rôle joué sur celle-ci par les différents agents responsables, qu’ils soient biologiques (hommes ou Carnivores) ou naturels (intempérisation, compaction, gélifraction). Dans un premier temps, nous nous contenterons ici d’estimer le taux de représentativité des échantillons grâce à l’intensité de leur fragmentation, et ceci indépendamment des agents responsables et des catégories de taille d’herbivore. J. C. Castel (2004) souligne le fait que cette démarche permet avant tout d’avoir une idée de la rigueur de la récolte des vestiges à la fouille et de calculer la proportion d’os déterminables par rapport au nombre total de restes osseux (taux de détermination, indice 1). Dans un second temps, grâce à la distinction cassure sur os frais/cassure sur os sec, nous apprécierons la part des fractures synchroniques aux dépôts et celle des fragments provenant des processus post-dépositionnels. Nous reviendrons plus loin sur l’analyse de la fracturation sur os frais pour chaque espèce d’herbivores au travers des critères permettant de différencier les sites d’habitat des tanières de Carnivores (chp. 4.2.2.) et par l’analyse de la récupération de la moelle par les hommes (chp. 5.1.2.).