ACQUISITION ET TRANSPORT DES CARCASSES

Déterminer qui, des hommes, des Carnivores ou du hasard dans le cas de pièges naturels, est responsable d’une accumulation osseuse nécessite, comme on l’a vu, la prise en compte de tout un contexte archéologique. Lorsque les fréquentations humaines sont avérées 6 , il s’agit d’apprécier la part que les hommes ont pris dans l’histoire taphonomique des carcasses et le rôle qu’ils ont assigné à chacun des lieux habités. Lors de la mise en évidence d’un charognage anthropique, J.-Ph. Brugal & J. Jaubert (1991, 1996) ont distingué deux types de fonctionnement :

Dans le cas d’activités cynégétiques prouvées, deux fonctionnements sont encore possibles : chasses sélectives de proies choisies ou chasses opportunistes au cours desquelles les captures restent hasardeuses et focalisées sur les individus les plus faibles. Comme l’a montré A. Gardeisen (1999) à propos de la Grotte du Portel Ouest en Ariège, la distinction entre sélection et opportunisme n’est pas forcément aisée. Dans certains gisements, comme celui du Bau de l’Aubesier (Fernandez, 2001), des niveaux renfermant un grand nombre d’espèces différentes révèlent néanmoins le choix d’un seul type d’individus (individus dans la force de l’âge par exemple) au sein des hardes. Inversement, d’autres, très sélectifs au niveau de l’espèce, contiennent un très large échantillon de classes d’âges différentes.

Notes
6.

L’association de quelques artefacts lithiques et de vestiges osseux ne suffit pas à prouver l’action des hommes sur les carcasses. Seules des traces de boucherie ou des point d’impact peuvent assurer l’activité anthropique (Costamagno, 1999b).