Part des accumulateurs dans les modifications de surface

L’emplacement des traces de Carnivores a fait l’objet de nombreuses études actualistes. R. J. Blumenshine (1988) avait notamment analysé les modifications des surfaces osseuses en comparant expérimentalement les traces laissées par des hyènes tachetées de celles laissées par les hommes dans le processus de récupération de la moelle, ceci afin d’amener des arguments au débat sur la capacité ou non des hommes à chasser ou à charogner activement, notamment dans le site FLK Zinjanthropus d’Olduvai (Tanzanie). Il n’a malheureusement pas pris en compte les stries de boucherie dans son analyse. Ce qui est intéressant, en revanche, est qu’il s’est aperçu que les traces laissées par les Carnivores ne se trouvaient pas aux mêmes endroits de l’os selon qu’ils avaient un accès primaire ou non aux carcasses. Une grande proportion de traces au milieu des os longs (plus de 45 %), là où il y a le plus de viande, montre que les Carnivores ont été les premiers prédateurs ; si en revanche les traces sont plus réparties autour des extrémités (environ 15 % des fragments de diaphyse médiane), le prédateur primaire est l’homme. De la même façon, R. J. Blumenshine & M. M. Selvaggio (1991), puis S. D. Capaldo (1997), ont montré que l’emplacement des marques de percussion sur l’os apportait également des indications sur la succession des événements au sein des assemblages. Ainsi des impacts de percuteurs présents le long des diaphyses indiqueraient que les hommes ont récupéré la moelle lors d’une exploitation primaire. C’est en cela que la prise en compte des fragment diaphysaires en ce qui concerne l’évaluation de la responsabilité des Carnivores et des hommes dans les modifications d’un assemblage osseux est indispensable à l’analyse (Marean, 1998).

M. Dominguez-Rodrigo & T. R. Pickering (2003) se sont quant à eux plus intéressés aux stries laissées par les outils humains dans le site FLK Zinjanthropus et les ont intégrées dans leurs analyses quantitatives. Ils se sont aperçus que des stries situées au milieu des diaphyses les plus riches en viande (généralement entièrement décharnées par les Carnivores) ne démontraient plus seulement le raclage des parties charnues abandonnées par les Carnivores (Blumenshine, 1986 ; Capaldo, 1997), mais pouvaient au contraire prouver un accès direct des hommes aux carcasses, faisant d’eux non plus des charognards passifs entièrement focalisés sur les ressources en moelle mais des concurrents dangereux pour les autres prédateurs. En revanche dans le cas d’un accès secondaire, les stries se répartissent non plus sur les os les plus riches en viande mais à l’inverse sur ceux susceptibles d’avoir été laissé de côté par les Carnivores c’est-à-dire tout d’abord sur les métapodes, puis sur les tibias et les radius et en dernier lieu sur les segments supérieurs (cf. chp. 4.6.). Dans le cas de carcasses intensément exploitées par les Carnivores où seules la moelle et la graisse subsistent, on observerait de façon générale un très faible nombre de stries de boucherie par rapport aux marques de percussion (Selvaggio, 1994 ; Costamagno et al., 2005). De même, pour K. D. Lupo & J. F. O’Connell (2002), bien que leurs études sur les stratégies bouchères des Hadzas de Tanzanie aient montré que le lien entre les divers dommages présents sur les os (stries et marques de dents) et les processus de consommation n’était parfois pas aussi ténu, il est possible de conclure provisoirement que des proportions importantes de stries sur la partie médiane des diaphyses des segments supérieurs (>20%) indiquent un traitement préliminaire par les hommes et inversement (<15 %). En ce qui concerne les marques de dents, un faible pourcentage (< 25%) est également à associer à un accès rapide des hommes aux carcasses.

L’analyse des proportions des marques de Carnivores (traces de dent et de digestion) et des stries de boucherie sur la totalité des restes osseux effectuée (chp. 3.3.2.2.), nous analyserons maintenant leur répartition au sein des différentes parties de la carcasse et leurs proportions respectives chez chacun des herbivores. Certaines dents ayant été ingérées par des grands Carnivores, les dents isolées seront prises en compte pour établir les pourcentages des marques laissées par ce type de prédateur. En revanche, pour les stries de boucherie, elles seront ôtées du nombre de restes observables. Afin de pouvoir effectuer des comparaisons avec les différentes études actualistes et archéologiques précédemment citées j’ai également étudié la distribution des empreintes pour chacune des trois parties diaphysaires : épiphyses, extrémités de diaphyse et diaphyse médiane.

En ce qui concerne l’analyse des proportions des marques de Carnivores selon les catégories de taille d’herbivores, il est important de noter que les épiphyses des petits et moyens ongulés auront plus de chance d’être broyées, ne laissant que peu ou pas d’empreintes, alors que celles des grands herbivores sont rongées (Richardson, 1980 ; Bartram & Marean, 1999). Ceci pousserait à prendre en compte de façon prioritaire la répartition des marques de boucherie plutôt que celle des traces de Carnivores pour évaluer qui des hommes ou des Carnivores a eu un accès privilégié aux carcasses (Costamagno et al., 2005). Le nombre d’os longs complets est donc proportionnel à la taille de l’animal et aux ressources alimentaires disponibles. Les Carnivores (hyènes et loups) fragmentent plus facilement les carcasses d’animaux de petite taille que celles d’animaux de grande taille, dont les os sont plus denses et plus robustes. Nous avons vu plus haut que les hyènes peuvent par exemple faire disparaître entièrement des carcasses de petite et moyenne taille (Richardson, 1980).

Dans l’ensemble F de PAYRE, les parties des carcasses les plus atteintes par les traces de Carnivores (tab. 118 et fig. 162) sont les os longs (3,9 %), les trois segments en quantité à peu près équivalentes, et ceux des ceintures (3,7 %). Viennent ensuite les os courts (2,2 %), qui ont parfois été ingérés et les vertèbres et les côtes (1,5 %). Une seule dent digérée a été recensée dans le niveau Fc-d. L’intérêt des Carnivores venus à Payre s’est donc principalement porté sur les membres (os longs et ceintures) et de façon analogue sur les parties supérieures les plus charnues et les plus maigres (radio-ulnas, tibias et métapodes). Cette similitude indique le décharnement préliminaire des membres, assignant à ces parties un même intérêt alimentaire pour les prédateurs. Au sein des os longs (tab. 119 et fig. 163), les portions les plus affectées sont les épiphyses (9,1 % ; photos 70, 71 et 72), suivies par les fragments de diaphyse moyenne (3,3 %) puis par les extrémités de diaphyse (2,6%). Ces répartitions suggèrent donc une exploitation humaine première des ensembles osseux, secondairement charognés par les Carnivores. Le pourcentage de fragments de diaphyses moyennes présentant des marques de Carnivores est en effet largement inférieur aux 15 % et 25 % annoncés par R. J. Blumenshine (1988) et K. D. Lupo & J. F. O’Connell (2002) dans les cas d’accès premiers aux carcasses par les hommes. Il est également plus bas que les proportions observées à la base de la séquence du gisement paléolithique moyen des Pradelles (Marillac-le-Franc, Charente) : 16,4 % contre 23,3 % des épiphyses et 32,4 % des extrémités de diaphyses. Ces couches inférieures renferment les niveaux d’habitat où l’homme apparaît comme le responsable principal des accumulations osseuses. Bien que dans l’ensemble F de Payre, cette étude confirme l’impact plus important que les Carnivores ont eu sur les ossements du niveau b, les taux observés restent cependant encore trop faibles pour en conclure une utilisation exclusive de la grotte comme tanière, respectivement 20,8 %, 6,3 % et 7,2 % de marques sur les épiphyses, extrémités de diaphyses et fragments médians. Ce niveau fait également exception en ce qui concerne le nombre plus important d’ossements courts ingérés en regard du NRDt total observable.

La répartition des marques de boucherie sur les carcasses d’herbivores suit le même ordre que celle des marques de Carnivores mais avec des taux beaucoup plus importants (tab. 121 et fig. 165). Os longs et ceintures rassemblent 20,7 % et 21,1 % de restes striés, tandis qu’os courts, squelette axial et crâne en comptent 10,1 %, 9,6 % et 6 %. Ce qui distingue en revanche nettement les zones marquées par les traces de dents de celles striées sont les différentes portions diaphysaires d’os longs (tab. 122 et fig. 166). Les épiphyses, qui étaient les plus affectées par les Carnivores sont les parties les moins striées. Les fragments extrêmes et médians des diaphyses sont par contre les parties les plus marquées de stries humaines. Ces derniers comptent plus de 20 % de zones striées, confirmant d’une façon générale l’accès primaire des hommes aux carcasses.

Dans l’ensemble Fa, ce sont les chevaux qui sont les plus marqués par les Carnivores, suivis de près par les Rhinocérotidés (photo 71) et les grands Bovidés (tab. 120 et fig. 164 ; photo 72). Tahrs, cerfs et chevreuils comptent moins de 3 % de leurs restes qui ont des traces de dents ou de digestion. Sur les cinq restes attribués au chamois dans ce niveau, une extrémité proximale de première phalange a été mâchonnée. Pour ce qui est des modifications anthropiques (tab. 123 et fig. 167), les grands Bovidés sont de loin les plus affectés par les opérations de boucherie puis ce sont les chevaux et les cerfs. Les rhinocéros, les tahrs et les chevreuils suivent ensuite dans l’ordre. Sur les 14 ossements post-crâniens de daim, deux restes sont striés et sur les trois de mégacéros nous avons recensé un reste portant des marques de boucherie.

L’ensemble Fb, sans doute du fait de sa moins bonne représentativité, montre des proportions bien différentes. Grands Bovidés et Equidés restent les déchets préférés des Carnivores. Les cerfs ont des taux légèrement supérieurs à ceux de Fa, tandis que les deux restes de chevreuils marqués prennent des proportions exagérées au sein du faible échantillon. Nous n’avons observé aucun reste de rhinocéros ni de tahr portant des traces de dent. Pour ce qui est des marques de boucherie, là aussi l’ensemble Fb s’individualise. Tahrs et rhinocéros rassemblent chacun un reste strié sur quatre surévaluant le rôle des hommes sur ces carcasses. Les taux de restes striés des chevaux et des cerfs se valent et ceux des grands Bovidés arrivent ici en dernier. Ces pourcentages distinguent deux groupes d’animaux. D’un côté les tahrs et les rhinocéros qui ont été exclusivement marqués par des outils humains, et qui se placeraient, comme les cerfs, du côté des gibiers seulement traités par les hommes, et d’un autre les chevreuils, les grands Bovidés et les Equidés comptant autant, si ce n’est plus pour les deux premiers, de restes mâchonnés par les Carnivores que de restes striés qui témoignent d’une exploitation équivalente de leurs carcasses par les deux types de prédateurs. Etant donné que nous avons pris en compte les restes dentaires isolés seulement pour les marques de Carnivores, les pourcentages ne sont pas réellement révélateurs de cet état de fait pour ces petits échantillons.

Enfin dans les niveaux profonds de F, à l’inverse de Fa ce sont les grands Bovidés qui indiquent les taux les plus importants, suivis dans l’ordre par les rhinocéros, les cerfs et les chevaux. Les petits herbivores, tahrs et chevreuils sont dépourvus de traces dans cet ensemble. Il est probable que cette répartition révèle le broyage des ossements des petits herbivores par les hyènes, affectant les proportions de marques laissées par ces charognards sur ce type d’espèces. Pour les stries, la distribution est encore une fois différente puisque ce sont les cerfs qui ont le plus de restes striés, suivis de ceux des grands Bovidés et des chevaux. Les rhinocéros comptent trois restes avec des stries sur les 29 observables et les quelques dizaines appartenant aux tahrs et aux chevreuils aucun. Deux ossements de Proboscidien sont striés.

Pour les autres herbivores beaucoup plus rares, en Fa une phalange de chamois montre des traces de dents à son extrémité proximale tandis que daims, sangliers, Proboscidiens et mégacéros n’en présentent aucune dans tout l’ensemble. Daims et mégacéros comprennent respectivement deux et un restes striés en Fa et sangliers et chamois ne présentent aucune strie dans tout l’ensemble F. Là encore la taille des proies peut avoir un impact sur ces répartitions. Les petits herbivores livrant une moindre superficie de surfaces osseuses, leurs proportions de restes affectés par les stries de boucherie seraient a priori sous-évaluées. Toutefois, la plus faible épaisseur de chaire et de graisse recouvrant la carcasse de ces petites espèces par rapport à celle des plus grands herbivores doit contribuer à relativiser cette sous-évaluation en favorisant le marquage des os par les outils.

A l’exception des chamois dans le niveau Fa et des Bovinés, des Equidés et des chevreuils dans le niveau Fb qui, de part leurs nombres respectifs de restes comprenant des traces de dents et de boucherie ont pu connaître des accès privilégiés des grands Carnivores à leurs carcasses et donc sans doute quelques apports de leur part, ces prédateurs n’ont pas joué le rôle d’accumulateurs principaux des herbivores dans l’ensemble F de Payre, charognant majoritairement les carcasses abandonnées par les Néanderthaliens.

Dans le site de BALAZUC, les proportions en marques de dents sur les carcasses d’herbivores, mais également sur celles des Carnivores, sont les plus importantes de tous les assemblages étudiés (tab. 124). Dans le niveau 2-3, les rennes sont les plus affectés avec sept restes marqués sur 34 observables (30,4 % ; dents isolées comprises), ils sont suivis par les cerfs avec huit restes sur 47 (17%) puis par les Bovinés avec trois restes sur 21 (14,3 %), les Carnivores qui comptent 17 restes d’ours, de loups et de panthères atteints sur les 127 appartenant à cet ordre (13,4 %), les chamois qui comptent un élément sur huit avec des traces de dents, et enfin par les bouquetins qui proportionnellement sont les moins touchés (11 %), mais qui regroupent tout de même 108 ossements dotés de ce type d’altération (photos 73 à 77). Une scapula de castor présente également des traces de rognage et de morsures. L’échantillon du niveau 1 étant beaucoup plus faible, la comparaison des taux n’est pas aussi significative que dans le niveau sous-jacent. Ils permettent néanmoins d’indiquer une action plus importante des Carnivores sur les stocks osseux, que ce soit sur les carcasses des bouquetins (38,5 %) ou sur celles des Carnivores (27,3%).

Les marques de boucherie sont beaucoup plus rares (tab. 125). Mais ce qui est intéressant, est que ce sont les herbivores secondaires rapportés à la grotte, et notamment les cerfs, qui sont proportionnellement les animaux les plus marqués par les outils humains. Dans le niveau 2-3, le cerf compte 11 restes sur 34 avec des stries de boucherie (32,4 %), tandis que sur les 11 ossements de Bovinés et les 20 de rennes, respectivement deux et trois restes ont connu des opérations de boucherie, ce qui donne des proportions de 18,2 % et 15 %. Le bouquetin, animal majoritaire, a été généralement beaucoup plus épargné par l’action humaine avec seulement 17 restes striés sur 849 observables (2 %).

En ce qui concerne la répartition de ces marques le long des diaphyses d’os longs (tab. 126 et fig. 168), les fragments médians de diaphyses portant des traces de Carnivores (morsures, griffures (dents) ou griffades (griffes) ; photo 77) affichent des taux dépassant 25 % (25,9 %). Cette proportion, associées à celles aussi très importantes des épiphyses (photos 75 et 76) et extrémités de diaphyses marquées, témoigne indubitablement d’un accès premier des Carnivores aux carcasses dans ce gisement. Ce scénario est vérifié par les taux beaucoup plus faible, inférieurs à 10 %, de segments d’os longs striés par les hommes (tab. 127 et fig. 169). Ces derniers ont donc pu, soit charogner les carcasses abandonnées par les loups, soit apporter certaines proies à l’habitat de façon très ponctuelle et lors de haltes de subsistance de fortune (faible exploitation des carcasses).

A la BAUME FLANDIN, malgré la faiblesse des échantillons, les proportions obtenues autorisent quelques remarques (tab. 124, 125). Tout d’abord rappelons que les différences observées entre les proportions en marques de dents et en stries de l’assemblage de la salle et de celui de la terrasse sont intéressantes du point de vue de leur histoire taphonomique. Le premier accuse des pourcentages en traces de Carnivores et en stries beaucoup plus importants que le second, 10,2 % contre 3,7 % pour les morsures et 26,9 % contre 13,2 % pour les marques de décarnisation. Il apparaît de façon logique que la salle abritée a offert des espaces dans lesquels l’exploitation des carcasses, que ce soit pas les Carnivores ou par les hommes, a été plus poussée que dans ceux provenant des niveaux de la terrasse. Dans ce site, contrairement à Balazuc, l’action des hommes est plus accusée que celle des Carnivores, cette dernière étant malgré tout très bien documentée. Dans les deux échantillons, les ossements des grands herbivores, Equidés et Bovinés (photos 78 et 79), ont été préférés par les Carnivores à ceux des cerfs (photo 80), proies prédominantes dans ce gisement, et des chevreuils. Les deux seuls restes attribués au renne dans les deux échantillons présentent, l’un une perforation par une canine de grand Carnivore et l’autre des traces de dents. Les hommes ont plutôt porté leurs choix sur les cerfs, et ce de façon exclusive dans l’assemblage de la salle. Aucune autre espèce ne présente de marques de boucherie dans cet échantillon. Dans la couche 3, en plus des restes striés de cerf, deux ossements d’autres herbivores, dont un de cheval et un de chevreuil, livrent des marques de boucherie.

Les os longs montrent de façon générale des segments médians plus largement affectés par les stries de boucherie que pas les marques de Carnivores (tab. 126 et 127), favorisant ainsi l’hypothèse d’accès premiers des hommes aux carcasses. Ces derniers apparaissent donc comme les accumulateurs principaux, laissant néanmoins la grotte fonctionner occasionnellement comme repaires d’hyènes ou de loups.

Les sites des PECHEURS et du FIGUIER n’offrent pas un nombre de restes suffisants pour de telles analyses. Les proportions des modifications de surface dues aux Carnivores et aux hommes, obtenues dans ces petits échantillons et témoignent seulement du passage des deux protagonistes dans ces habitats (tab. 124 et 125). A l’abri des PECHEURS les grands Carnivores ont laissé leurs empreintes en proportions similaires sur quelques ossements appartenant aux bouquetins (photo 81) ainsi qu’à certains de leurs congénères, respectivement 5,7 % et 6 %. Le nombre de restes striés pour les premiers est moindre, atteignant seulement 4 % des restes. En revanche, de façon similaire à la grotte de Balazuc, c’est une espèce secondaire, ici le cerf, qui offre a priori une plus grande fréquence de marques humaines. Sur les trois seuls restes attribués à cette espèce, nous avons pu observer un ossement témoignant d’opérations de boucherie et aucun avec des traces de dent. Dans ce site, l’amoncellement d’os de bouquetins apparaît quasiment exclusivement liée à une accumulation naturelle ainsi qu’à l’action des loups. Celle des hommes, plus anecdotique, pourrait, comme à Balazuc, s’avérer ciblée sur des proies différentes avec un intérêt seulement très ponctuel pour les carcasses de bouquetin. A la grotte du FIGUIER, la présence des hommes est légèrement plus marquée qu’à l’abri des Pêcheurs. Au Figuier, rappelons que 7,4 % de restes sont striés contre 3,2 % aux Pêcheurs, tandis que seulement 2,1 % portent des traces de Carnivores contre 3,8 % aux Pêcheurs. Rennes, cerfs, ours des cavernes et bouquetins ont chacun un de leurs ossements mâchonnés par un grand Carnivore. Deux restes de rennes ainsi qu’un reste de cerf et un de cheval ont été marqués par des outils.