Application aux assemblages osseux

Seules les carcasses de cerf des diverses couches de la grotte SAINT-MARCEL (Daujeard, 2004, 2007a), ainsi que celles de bouquetin des ensembles supérieurs b et c-d de la BAUME DES PEYRARDS, ont des séries suffisamment riches et rassemblant tous les paramètres pour permettre de proposer l’hypothèse de la récupération de la graisse osseuse :

• une pénurie des squelettes axiaux et des épiphyses non expliquée par la conservation différentielle
• une intense fracturation des os à moelle (des os longs jusqu’aux mandibules et aux phalanges)
• un nombre très important de tous petits fragments diaphysaires et spongieux non brûlés provenant d’un concassage sur os frais
• des venues attestées durant la saison froide
• l’extrême rareté des restes de Carnivores et de leurs traces

Tout ceci permet d’envisager la préparation de bouillons gras ou tout du moins d’une bouillie d’os. Le déficit en parties les moins denses dans ces assemblages serait en partie dû, plutôt qu’à la destruction différentielle par des processus naturels ou au transport sélectif (indéniable pour les épiphyses d’os longs), à la fracturation différentielle par les hommes, rejoignant ainsi l’hypothèse avancée dans les sites magdaléniens de la grotte des Eglises par F. Delpech & P. Villa (1993) et de la grotte du Rond-du-Barry (Polignac, Haute-Loire) par S. Costamagno (1999a).