Chapitre 1 Les ambiguïtés syntaxiques

Parmi les structures ambiguës qui ont pu être étudiées, c’est aux ambiguïtés d’attachement des relatives que je m’intéresse. Les ambiguïtés syntaxiques peuvent être totales ou temporaires. Celle dans (3) est totale : rien n’indique si la relative doit être attachée à fille ou colonel.

(3)Le journaliste interroge la fille du colonel qui a eu un accident. (adapté de Cuetos & Mitchell, 1988)

Que l’ambiguïté soit levée ou non, des expériences en compréhension, qui vont être présentées, ont mis en évidence l’existence de préférences d’attachement : si plusieurs interprétations sont possibles, le parseur en choisit une, qu’il ait ou non conscience de l’ambiguïté (il n’en n’est pas conscient, selon Frazier & Rayner, 1982). La théorie du garden path est une tentative d’expliquer les mécanismes qui sous-tendent ces préférences d’interprétation.