1. La théorie du garden path

La théorie du garden path (Frazier, 1985, 1987 ; Frazier & Fodor, 1978 ; Frazier & Rayner, 1982, 1987 ; Rayner, Carlson, & Frazier, 1983) a pour but d’expliquer le traitement du langage en s’appuyant sur le traitement des ambiguïtés syntaxiques et les effets garden path. On appelle garden path le fait que, confronté à une ambiguïté, le parseur fait fausse route (garden path) en choisissant systématiquement la même interprétation, la plus simple.

Si les constituants ultérieurs de la phrase viennent à lever l’ambiguïté et signaler le cas échéant une interprétation différente de celle choisie initialement, un processus de ré-analyse est alors mis en place (Frazier & Rayner, 1982 ; Meseguer, Carreiras, & Clifton, 2002 ; Rayner et al., 1983), ce qui conduit à des temps de traitement plus importants lors de tâches de lecture.

Cette théorie repose sur trois principes. Les deux premiers sont la modularité du système cognitif et la stratégie du minimal attachment et sont présentés très brièvement car ils concernent moins ce travail de thèse que le troisième principe, la stratégie de late closure, qui explique l’attachement de propositions relatives ambiguës.