2. 3. L’informational load hypothesis

L’effet de repeated name penalty (Gordon & Chan, 1995; Gordon et al., 1993; Gordon & Scearce, 1995) traduit un coût de traitement supplémentaire pour traiter un groupe nominal lorsqu’un pronom est l’expression référentielle attendue. Le coût cognitif induit est lié au niveau d’accessibilité signalé par les expressions référentielles (Ariel, 1990, 2001 ; Gundel et al., 1993, 2000) : un groupe nominal indique un niveau d’accessibilité plus faible qu’un pronom. Si le niveau d’accessibilité signalé par l’expression référentielle est plus bas que celui qui est attendu, on observe un coût de traitement supplémentaire. C’est la repeated name penalty.

L’informational load hypothesis (hypothèse de la charge informationnelle, Almor, 1999 ; Almor & Nair, 2007) est basée à la fois sur les théories de l’accessibilité et les observations de Gordon et al. sur la compréhension, et porte sur le coût associé au traitement des anaphores. Ce coût est induit par l’intégration de la représentation sémantique de l’entité référée. Cette théorie explique pourquoi un pronom est souvent préféré lors de références successives à une même entité dans le discours.

Almor (1999, 2004 ; Almor, Kempler, MacDonald, Andersen, & Tyler, 1999) émet l’hypothèse que la difficulté engendrée par deux références successives à une même entité à l’aide d’un nom (la repeated name penalty) n’est pas tant liée à un surcoût de traitement pour un groupe nominal par rapport à un pronom, mais plutôt à la répétition de ce nom par rapport à la présence d’un pronom. La spécification excessive causée par la répétition du groupe nominal impose une charge de traitement sans pour autant apporter de nouvelles informations, ce qui est coûteux pour la mémoire de travail (Baddeley, 1992, 2003). L’informational load hypothesis prend en compte la maxime de quantité de Grice (1975, cité par Sperber & Wilson, 1989) et la typicalité des référents peut aussi affecter le coût informationnel (Rosch, 1975).