3. 1. 2. Le choix du français

Mon choix s’est porté sur le français, qui dispose de deux systèmes de relativiseurs et permet de tester l’hypothèse posée. Ce sont des relativiseurs comme qui ou que qui sont le plus souvent employés. C’est pourquoi ils sont aussi utilisés dans les expérimentations sur le traitement des propositions relatives en français (Baccino et al., 2000 ; Frenck-Mestre & Pynte, 2000b ; Zagar et al., 1997).

L’autre système, celui des lequel, est considéré plus formel (Jones, 1996 ; Riegel et al., 2004). Ces relativiseurs sont plus informatifs que les qui : ils sont marqués au niveau du genre (lequel, laquelle) et du nombre (lesquels, lesquelles), ce qui pourrait aider à identifier l’antécédent si plusieurs sont possibles et qu’il y a une ambiguïté d’attachement. Si l’on se réfère aux hiérarchies d’accessibilité, on peut considérer que des relativiseurs comme lequel sont situés plus bas dans la hiérarchie que des relativiseurs comme qui, parce qu’ils sont plus informatifs et marqués en genre et en nombre.

De façon générale, on peut considérer que, pour une fonction syntaxique donnée, les qui sont plus courts et moins informatifs que les lequel, à l’exception de à qui et auquel qui ont la même taille phonologique, et de la fonction objet où aucun relativiseur comme lequel n’est disponible). On peut ainsi considérer que, placés sur une hiérarchie d’accessibilité, les lequel sont situés plus bas que les qui et signalent ainsi une entité moins accessible. Le choix du français semble donc pertinent pour tester les hypothèses qui vont être maintenant proposées.