3. 1. 3. Le type de structure étudiée

Comme ce travail a pour but d’estimer les préférences d’interprétation pour une proposition relative dont l’attachement est ambigu, c’est une phrase semblable à (58) qui est retenue.

(58)Je connais le père du maçon, qui est amusant.

Si l’on s’intéresse à l’accessibilité des entités du discours (Ariel, 1990, 2001 ; Gundel et al., 1993), on peut considérer que N1, dans (58) père est plus accessible que N2, maçon parce qu’il est la tête du GN, N2 étant à un niveau plus profond de la structure syntaxique.

Comme on l’a vu dans l’Introduction, il existe deux types de propositions relatives : les restrictives et les non restrictives (Jones, 1996 ; Riegel et al., 2004). Tout comme certains considèrent qu’en anglais les propositions relatives avec that sont nécessairement restrictives (Gibson et al., 2005), en français les propositions relatives introduites par des lequel sont non restrictives. Le degré de restrictivité des relatives introduites par des qui peut être déterminé par la ponctuation (Riegel et al., 2004 ; Tellier, 1996), mais aussi par des critères sémantico-pragmatiques. La restrictivité est contrôlée pour comparer ces deux formes de relativiseurs : seules les propositions relatives non restrictives sont retenues.

Choisir ce type de relative a un avantage supplémentaire pour l’évaluation de l’effet de l’accessibilité signalée par la forme des antécédents. On a vu qu’une proposition relative restrictive ne peut, selon la norme, être attachée à un nom propre (Frenck-Mestre & Pynte, 2000b ; Jones, 1996, ou la critique de Baccino et al., 2000). De tels attachements sont possibles avec une proposition relative non restrictive, ce qui nous permettra d’étudier des niveaux d’accessibilité relativement fins pour les antécédents (voir la hiérarchie proposée par Gundel et al., 1993).