2. Questionnaire 2 : comparaison de auquel et à qui, interindividuel

Le Questionnaire 2 évalue trois facteurs qui ont pu contribuer à la différence mesurée entre qui et lequel/laquelle dans le Questionnaire 1. Il s’agit de l’atténuation (Hypothèse 1a), de l’informativité (Hypothèse 1b) et de la fréquence.

En manipulant des propositions relatives OI (à qui, auquel), deux sources de variation sont contrôlées, l’atténuation et l’informativité. Longs de deux syllabes, à qui et auquel ont un niveau d’atténuation équivalent (cela n’est valable que pour le cas où l’antécédent est masculin singulier, cf. à laquelle).

Le marquage en genre et nombre de auquel rend ce relativiseur plus informatif que à qui. Par contre, comme à qui marque l’animation de son antécédent, contrairement à auquel, il est de ce point de vue plus informatif ; ces deux types d’informations paraissent tout aussi importants et on peut considérer que auquel et à qui ont un niveau d’informativité équivalent.

Si l’atténuation (Hypothèse 1a) et l’informativité (Hypothèse 1b) contribuent à signaler un niveau d’accessibilité et un attachement différents, qu’elles soient ici contrôlées ne devrait pas conduire à une différence dans les préférences d’attachement.

Quant à la fréquence, la différence entre à qui et auquel paraît moindre qu’entre qui et lequel. Dans l’étude de corpus présentée plus tard (), on mesure même une tendance inverse : il y a plus d’occurrences où une proposition relative précédée d’un GN « N1 de N2 » contient auquel vs à qui, même si on restreint les premières aux cas où le site d’attachement est animé, afin d’avoir une même condition d’animation. Si la fréquence d’occurrence des relativiseurs affecte les préférences d’attachement dans le Questionnaire 1 et entraîne plus d’attachements à N2 pour le relativiseur le moins fréquent, on devrait alors observer plus d’attachements à N2 pour les relatives introduites par à qui.

On s’attend à des résultats différents selon l’atténuation et l’informativité (pas de différence d’accessibilité et d’attachement signalée) ou la fréquence (plus d’attachements à N2 pour à qui).

Selon la construal hypothesis, comme pour qui et lequel/laquelle (Questionnaire 1), l’attachement est réalisé de façon préférentielle à N1 parce que auquel et à qui sont des pronoms relatifs. Aucune différence n’est attendue selon la forme des relativiseurs.