3. Questionnaire 3 : comparaison de auquel et à qui, intra-individuel

Le but de ces questionnaires est de tester l’hypothèse selon laquelle la forme du relativiseur signale le niveau d’accessibilité de son antécédent et guide l’attachement à réaliser. D’après la théorie de l’accessibilité d’Ariel (Ariel, 1990, 2001), les expressions référentielles se situent sur les divers niveaux de la hiérarchie d’accessibilité en fonction de leur degré d’atténuation et d’informativité. Dans le Questionnaire 1, les relativiseurs évalués sont qui et lequel/laquelle et se distinguent sur ces deux aspects. La différence d’attachement alors mesurée confirme que ces relativiseurs signalent un attachement autre, mais leur fréquence d’occurrence est susceptible de contribuer à ce résultat. Le Questionnaire 2, lui, évalue deux relativiseurs pour la fonction OI, à qui et auquel : l’atténuation et l’informativité sont contrôlées, mais la fréquence d’occurrence des relativiseurs diverge. L’absence de différence dans les préférences d’attachement suggère que la fréquence ne contribue pas à elle seule à un attachement différent.

Dans le Questionnaire 3, ce sont des propositions relatives OI qui sont étudiées, avec à qui et auquel, comme dans le Questionnaire 2, mais des relatives avec des antécédents féminins sont ajoutées, pour pouvoir comparer à qui et à laquelle. Entre ces deux relativiseurs, le niveau d’informativité est contrôlé, mais l’atténuation et la fréquence d’occurrence varient. Comme la différence de fréquence n’a pas conduit à une modification de l’attachement dans le Questionnaire 2, on peut supposer qu’il en sera de même dans le Questionnaire 3. Si le degré d’atténuation signale un niveau d’accessibilité différent, on devrait alors observer une différence d’attachement entre à qui et à laquelle. Le relativiseur à laquelle étant plus long que à qui, on s’attend à plus d’attachements à N2.

Ainsi, l’observation d’une variation de l’attachement des relatives avec à qui et de celles avec auquel et à laquelle montrera un effet de la fréquence d’occurrence de ces relativiseurs. Si la seule différence statistique est observée entre à qui et à laquelle, on pourra considérer que c’est la différence d’atténuation qui signale un attachement spécifique.

Contrairement au Questionnaire 1 et au Questionnaire 2, le Relativiseur varie de façon intra-individuelle : les participants traitent aussi bien les phrases avec à qui que celles avec auquel/à laquelle. Cette procédure permet de s’assurer que si une différence selon le Relativiseur est mesurée, elle n’est pas due à un effet de groupe, ce qu’on pourrait suspecter avec une procédure interindividuelle.