5. 1. 2. La fréquence des antécédents

Dans la partie théorique, on a pu voir que la fréquence de N1 et N2 influence les préférences d’attachement : les attachements sont plus nombreux à l’antécédent le moins fréquent car il est plus saillant (Pynte & Colonna, 2000). À l’exception de l’étude de Pynte et Colonna (2000), les autres travaux ne contrôlent pas la fréquence d’occurrence des noms utilisés pour N1 et N2, qui pourrait être plus ou moins importante selon la nature des noms (de parenté ou de métier). Dans les questionnaires présentés ici, la fréquence est évaluée, mais on obtient une différence marginalement significative. N1 serait un peu plus fréquent que N2 et cela est en partie lié à l’utilisation de noms de parenté en N1 (fils, papa), qui sont plus fréquents que des noms de métier pour N2 (maçon). Cette différence de fréquence est bien moindre que celle du matériel de Pynte et Colonna (2000) où des mots très peu fréquents sont utilisés (p. ex. soubrette). Néanmoins, si la fréquence des antécédents avait affecté les préférences d’attachement, elle aurait alors conduit à une préférence pour N2. Elle n’explique pas les préférences obtenues.

En contrôlant la fréquence relative des antécédents dans les questionnaires, on s’assure que l’observation d’une préférence globale pour N1 n’est pas due à une saillance supérieure de ce dernier du fait de la fréquence. Qui plus est, dans les Questionnaires 2 et 3, où la fréquence de N1 et N2 présente une différence marginalement significative, N1 est plus fréquent et c’est N2 qui serait alors le nom le plus saillant et le site d’attachement préféré. Tel n’est pas l’effet mesuré, car la différence n’est pas significative.