5. 2. 3. Les théories de l’accessibilité

Les Hypothèses 1a et 1b sont basées sur les théories de l’accessibilité, en particulier celle d’Ariel (1990, 2001) qui a l’avantage d’être plus détaillée que celle de Gundel et al. (Gundel et al., 1993) et de proposer des critères d’accessibilité applicables aux relativiseurs. Selon Ariel, la position des expressions référentielles dans la hiérarchie et l’accessibilité signalée sont fonction de la distance et de la rigidité, qui ne varient pas ici, mais aussi de l’atténuation et de l’informativité, qui sont soit manipulées soit contrôlées.

Les résultats des questionnaires montrent que la position des expressions référentielles sur la hiérarchie d’accessibilité varie en fonction de critères assez fins. Que lequel et laquelle soient marqués en genre et nombre contrairement à qui (et aussi le fait qu’ils soient plus longs) les positionne plus bas dans la hiérarchie. Cette différence de position suffit à signaler un degré d’accessibilité distinct et plus d’attachements à N2, entité moins accessible que N1 qui, à la tête du GN, domine N2.

Par contre, quand les relativiseurs ont un degré d’informativité et d’atténuation comparable, comme c’est le cas pour à qui et auquel (Questionnaire 2), le niveau d’accessibilité signalé est équivalent et n’entraîne pas de différence dans les préférences d’attachement. Le Questionnaire 3 montre par ailleurs que l’atténuation seule ne suffit pas à distinguer la position des relativiseurs dans la hiérarchie d’accessibilité et le niveau d’accessibilité signalé est comparable. La préférence d’attachement à N1 ne semble pas affectée par la forme du relativiseur. Cela suggère que l’atténuation seule ne contribue pas à la différence d’attachement pour qui et lequel/laquelle (Questionnaires 1 et 4). En revanche, le degré d’informativité peut expliquer les différences d’attachement.

Ces Questionnaires montrent que les relativiseurs occupent des positions différentes sur la hiérarchie d’accessibilité et signalent des attachements variés. Les résultats sont compatibles avec ceux obtenus par Ariel (1999) dans son étude de corpus où elle montre que dans des propositions relatives non ambiguës, une anaphore zéro signale un antécédent hautement accessible et qu’un résomptif signale lui un antécédent moins accessible. Cependant, cette étude de questionnaires et celle d’Ariel (1999) évaluent la compréhension pour la première et la production pour la seconde. Les Questionnaires ont mis en évidence que la forme du relativiseur sert à signaler l’accessibilité de son antécédent, ce qui affecte la préférence d’attachement.