5. 2. 4. La théorie du garden path et la construal hypothesis

D’après la théorie du garden path (Frazier, 1985 ; Frazier & Fodor, 1978 ; Frazier & Rayner, 1982, 1987 ; Rayner et al., 1983), la stratégie du late closure guide l’interprétation de propositions relatives précédées d’une structure « N1 de N2 » : une préférence pour N2 est attendue. Sur l’ensemble des questionnaires, on mesure toujours une préférence pour N1, mais la puissance de cette préférence est influencée par la forme du relativiseur. On peut dire que les données recueillies invalident l’hypothèse d’une préférence pour N2 proposée par la garden path theory.

Selon la construal hypothesis (Frazier & Clifton, 1996, 1997), l’attachement d’une proposition relative est possible aussi bien vers N1 que vers N2 dans une structure « N1 de N2 » ; les relations sémantiques entre N1 et N2 peuvent influencer l’attachement réalisé. Ces relations sont maintenues constantes à travers les Questionnaires. À propos de la différence d’interprétation en fonction de la forme du relativiseur, Frazier et Clifton (1997) proposent que plus le relativiseur ressemble à un pronom, plus il se comporte comme tel : la proéminence des entités du discours influence l’attachement. Plus d’attachements à N1, entité proéminente, sont alors attendus, aussi bien pour les relatives avec qui que celles avec lequel. Or, les Questionnaires 1 et 4 montrent bien qu’il y a une préférence globale pour N1, mais que des attachements à N2 sont plus fréquents avec lequel/laquelle. Ces résultats invalident en partie la prédiction de Frazier et Clifton (1997).