1. Introduction

L’étude de Questionnaires présentée dans le a permis une première évaluation de l’Hypothèse 1 : les relativiseurs, s’ils diffèrent assez quant au niveau de l’accessibilité signalée (qui et lequel), conduisent à un attachement différent. Lequel est plus informatif (car marqué en genre et en nombre) et moins atténué (plus long) que qui et se situe plus bas sur une hiérarchie d’accessibilité telle que celle proposée par Ariel (1990, 2001), marquant ainsi un attachement à une entité, un antécédent, moins accessible dans le discours. Au contraire, quand les relativiseurs ont un degré d’informativité comparable, et quand l’atténuation est contrôlée, ils signalent un attachement comparable (à qui, auquel et à laquelle).

Les études en production et l’analyse de corpus en particulier permettent au chercheur d’avoir un regard sur la façon dont le locuteur utilise sa propre langue (Biber et al., 1998), surtout quand les études sur la compréhension et la production du langage sont plus souvent isolées qu’analysées de concert (MacDonald, 1999). En réalisant une étude de corpus, on pourra estimer les contraintes qui s’exercent en production.

Le but premier de cette étude de corpus est d’évaluer l’Hypothèse 1, cette fois en production. L’emploi d’un relativiseur comme lequel au lieu de qui signale un attachement à une entité moins accessible si plusieurs sites d’attachement sont possibles. Seront comparés dans cette étude de corpus qui et lequel, mais aussi à qui et auquel, ce qui permet d’évaluer l’Hypothèse 1 avec les mêmes relativiseurs que dans l’étude de questionnaires.

Le second intérêt de cette étude de corpus est de tester les différents versants de l’Hypothèse 2, avec les effets attendus de : la longueur de la relative (Hypothèse 2a), la présence d’un modifieur (Hypothèse 2b), l’animation (Hypothèse 2c) et la fonction syntaxique (Hypothèse 2d). Je vais introduire ces hypothèses et préciser les effets attendus, tout en revenant sur les apports de la littérature propices à étayer ces hypothèses. Mais avant cela, je vais revenir sur un aspect capital de l’analyse : la structure « N1 de N2 ». La question de la restrictivité sera abordée ensuite.