2. Les hypothèses

2. 1. L’effet de la forme du relativiseur (Hypothèse 1)

L’Hypothèse 1 postule que la forme du relativiseur permet de le positionner sur la hiérarchie d’accessibilité (Ariel, 1988, 2001) et signale le degré d’accessibilité de l’antécédent auquel la proposition relative est attachée. Ce degré d’accessibilité dépend de l’atténuation (Hypothèse 1a) et de l’informativité (Hypothèse 1b).

Pour deux relativiseurs disponibles, celui qui est le moins atténué et le plus informatif se situe plus bas sur la hiérarchie d’accessibilité et signale un attachement à un antécédent moins accessible. Pour une structure « N1 de N2 », N1 est considéré plus accessible que N2 parce qu’il est la tête du GN.

Si on compare qui et lequel, les relativiseurs utilisés pour la fonction sujet, lequel est moins atténué (plus long d’une syllabe) et plus informatif (car marqué en genre et en nombre) que qui et signalerait un attachement à N2. Pour les relatives OI, à qui et auquel sont disponibles. Leur degré d’atténuation est contrôlé (sauf avec à laquelle), tout comme leur degré d’informativité : à qui est plus informatif, car il marque l’animation de son antécédent et auquel l’est aussi car il est marqué en genre et en nombre. L’étude de questionnaires () suggère que l’absence de différence dans les préférences d’attachement avec à qui et auquel est liée à un degré contrôlé d’informativité et que l’atténuation, à elle seule, ne contribue pas à signaler un attachement différent.

Dans le corpus, on s’attend, au niveau des fréquences d’attachement à des résultats comparables à ceux obtenus dans les questionnaires. Une proposition relative introduite par lequel sera plus fréquemment attachée à N2 qu’une proposition relative introduite par qui, car lequel signale un antécédent moins accessible. Pour les relatives OI, à qui et auquel signalent un niveau d’accessibilité équivalent et on devrait observer des fréquences d’attachement comparables.