Université Lumière Lyon 2
École doctorale : 3LA (Lettres, langues, linguistique et arts)
Laboratoire Interactions, corpus, apprentissage, représentations (ICAR - UMR 5191)
Pour une approche sémiotique des formes narratives dans l’œuvre d’Ismail Kadaré
Le cas du morcellement narratif
Thèse de doctorat de Sciences du langage
sous la direction de Louis PANIER
présentée et soutenue publiquement le 26 juin 2008
Composition du jury :
Denis BERTRAND, professeur à l’université Paris 8
Louis PANIER, professeur à l’université Lyon 2
Jean-Paul CHAMPSEIX, professeur à l’université Lyon 1
Bruno GELAS, professeur à l’université Lyon 2

Dédicace

A Jean-Marc

« L’esprit du roman est l’esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses. C’est la vérité éternelle du roman, mais qui se fait de moins en moins entendre dans le vacarme des réponses simples et rapides qui précèdent la question et l’excluent. »
Milan Kundera

Contrat de diffusion

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Remerciements

Tout d’abord, je tiens à remercier mon Directeur de thèse, M. Louis Panier qui m’a guidée, encouragée et soutenue tout au long de ce parcours. Sans ses précieux conseils, ce travail ne serait pas ce qu’il est à présent.

Des remerciements vont également à M. Bruno Gelas et à M. Bernard Lamizet pour leur disponibilité, leur accueil chaleureux, leur intérêt et leur écoute.

Je ne saurais oublier de remercier M. Ismail Kadaré qui a eu la gentillesse de me recevoir et de m’accorder un peu de son temps. Et surtout un grand merci pour le plaisir que j’ai eu à travailler sur son œuvre, qui a constitué pour moi un véritable pont me rapprochant de l’Albanie pendant ces années d’études.

Je tiens ici à lui rendre hommage.

Une pensée va bien sûr en ce jour à tous mes amis et collègues du bâtiment I, et surtout à Martine, Emmanuel, Sophie et Aurélie sans lesquels ce parcours aurait été moins beau. Merci!

Je tiens enfin à remercier ma famille et mes amis dont le soutien a été précieux pour l’aboutissement de cette thèse. Merci également à Chiraz et plus particulièrement à Marie et pour m’avoir encouragée et épaulée durant cette période de recherche et de rédaction.

Avant-propos

« Qu’est-ce que c’est ? » Voici la première expression que l’on apprend dans les « bonnes vieilles méthodes » lorsqu’on commence l’apprentissage du français. Une expression qui a particulièrement marqué un après-midi de mon enfance alors que je préparais une dictée qui devait passer le « contrôle » de mon père.

En effet, ce long enchaînement de voyelles et de consonnes regroupées en de toutes petites syllabes, ponctué d’apostrophes et d’un tiret, présentait quelques difficultés de mémorisation pour l’enfant de 9-10 ans que j’étais à l’époque. Alors, l’apprendre par cœur ? Pourquoi pas, même si je n’étais pas sûre de m’en souvenir lors du « contrôle ».

Je crois qu’en fin de compte, c’est ce que j’ai fait, car je voulais à tout prix impressionner mon père. Cela a bien marché d’ailleurs, mais voilà que je me suis trahie dans un autre mot ! J’ai écrit « femme » comme je l’entendais, c’est-à-dire avec un « a ». La faute de l’albanais ? Ou est-ce que le mot ne concernait pas trop la petite fille que j’étais à l’époque ? En tout cas, ma « méthode » ne fonctionnait pas très bien...

Et voilà qu’après une conversation avec mon père, la solution était trouvée.

Pourquoi ne pas mettre un peu de logique dans tout cela, puisqu’il y a de la logique dans une langue ? Effectivement, je me suis rendue compte que ce n’était pas un hasard si « qu’est-ce que c’est » se lisait de telle manière. Chaque syllabe correspondait en effet à un son. Donc, à chaque fois que je devais écrire cet idiome, je n’avais qu’à le décomposer pour ne pas me tromper. « Merci papa ! » Voilà qu’il m’avait donné la clé pour ouvrir toutes les portes.

Cette idée, devenue au fil des années un besoin, une obsession de comprendre et de saisir profondément le fonctionnement des choses, de ne pas seulement rester à leur surface, m’a peut-être amenée vers la sémiotique. Et puisque cette dernière m’a donné des outils, pourquoi ne pas les utiliser alors pour comprendre le monde ?

Et voilà comment je suis partie à la découverte du monde… selon Kadaré.