1.6.3. La disposition textuelle

Quant à la disposition textuelle qui demande une stabilité typographique et une absence de fragmentation textuelle quelconque, Kadaré répond en inscrivant dans le discours des procédés typographiques tels que les italiques ou les parenthèses que l’on trouve dans nombre de romans : Les tambours de la pluie, Le Monstre, Le Général de l’armée morte, Chronique de la ville de pierre etc.

Un autre mode de manifestation qui participe également du morcellement textuel est la présentation graphique. Dans Novembre d’une capitale, le texte est rangé par exemple à deux trois reprises, dans deux colonnes. Dans Le pont aux trois arches, une esquisse est faite et une flèche montre l’autel du sacrifice. Les première et dernière phrases du livre qui correspondent au début et à la fin du récit du moine Gjon, sont écrites en vieil albanais et mises en italiques.

Mais une véritable fragmentation textuelle est à l’œuvre dans Chronique de la ville de pierre. Un simple examen de la matérialité de l’ouvrage permet de visualiser de courts passages ici-là qui interrompent l’enchaînement de longs chapitres numérotés. Pareil phénomène est également présent dans Les tambours de la pluie où la mise en italiques de quelques passages est accompagnée d’une longueur inégale entre ces fragments et les véritables chapitres.