Objectif du travail

Au premier abord, il faut convenir, ce projet de création d’une monnaie unique dans un espace comme celui de la CEDEAO frise l’hérésie. Mais il ne s’agit là que d’un jugement fondé sur des indices (relatifs à la situation générale des pays candidats) et non sur des preuves tangibles. Un tel jugement avait conduit le célèbre économiste Milton Friedman à pronostiquer l’impossibilité d’une monnaie unique en Europe17. C’est pourquoi, en ce qui nous concerne, nous n’allons nous fier ni à l’intuition, ni à l’évidence ; notre objectif, dans cette étude, est d’apprécier sans a priori les arguments avancés pour justifier cette initiative d’unification des espaces monétaires de la CEDEAO, de vérifier le niveau de réalisation des conditions économiques à réunir ex ante et d’analyser, sur la base de leurs situations passées et actuelles, la capacité des candidats à satisfaire les conditions requises ex post. En fonction des résultats, nous formulons des critiques mais aussi des suggestions pour contribuer autant que faire se peut à l’aplanissement des obstacles, si possible ou à la recherche de moyens de contournement, sinon.

Notes
17.

Répondant à la question suivante : Croyez-vous à la possibilité d’une monnaie unique en Europe ? Sans ambages, il répond : « Pas de mon vivant en tout cas. [….]. Je ne crois pas à la création d’une monnaie unique en Europe dans les années à venir. Pas plus qu’en 1997, la date originellement mentionnée, qu’en 1999, celle qui est maintenant avancée, qu’en 2002. » Géopolitique, n°53, printemps 1996. Repris par Problèmes économiques, n°2.475, du 5 juin 1996.