b. Les résultats enregistrés par la CCAO

Les effets attendus dans l’instauration de la Chambre de Compensation régionale étaient les suivants : la promotion de l’utilisation des monnaies nationales dans les transactions commerciales, la réalisation d’économies dans l’utilisation des réserves extérieures, encourager la coopération monétaire et bien évidemment réduire les coûts et les délais des transactions.

Les résultats obtenus sont largement en deçà de l’espérance. En effet, selon Cerruti (1993), après avoir bien débuté (74,3 millions d’UCAO en 1979, 224,4 millions, en 1984), la Chambre a connu une chute brutale de ses activités (-87% entre 1984 et 1989). Bref, à son meilleur niveau, la Chambre n’a enregistré que 23% des transactions officielles régionales alors qu’au même moment 56% des opérations d’échange transitaient par la Chambre de Compensation dans la Zone d’Echanges Préférentiels (CCZEP) en Afrique australe et orientale à laquelle a succédé le Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA). En termes d’économie de devises, remarquons que le principe de compensation bilatérale n’a pas procuré beaucoup de gains. A titre d’illustration, en 1985, seulement 8,3% des transactions ayant transité par la Chambre ont été apurées (91,7% des transactions devant être remboursées en devises). Alors que dans la CCZEP, la compensation des soldes est la procédure de règlement dominante (53% des montants étaient apurés en 1989).

Tableau 1.4 : Evolution des résultats obtenus par la CCAO
  1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 Total
Mt brut des transactions (1) 108,3 167,6 143,2 158,3 224,4 195,3 90,5 81,2 31,4 28,22 13,7  
Règlements en devises (2) 87 138,3 114,3 143,9 205,7 179,1 77,7 76,4 22,5 21,14   1192,3
Montants apurés (3) 21,3 29,4 28,9 14,4 18,7 16,2 12,7 4,8 8,9 7,08   204,9
(3)/ (1) (en %) 19,7 17,5 20,2 9,11 8,3 8,3 14 5,9 28,3 25,09   14,7

Source : Cerruti (1993), extrait du tableau 6.1.