3.1.1 L’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO)

Depuis le 8 mars 1996, une Agence monétaire est en activité dans l’espace CEDEAO en lieu et place de la CCAO. Cette structure est appelée à jouer un rôle plus efficace dans le processus de l’intégration monétaire de la région. Ainsi, tout en continuant les opérations de compensation, l’Agence s’occupe de toutes les questions se rapportant à la coopération monétaire. Pour lui éviter les handicaps qui paralysent les autres organisations créées par les Etats de la région, le "Comité des gouverneurs des Banques centrales de la CEDEAO" lui assure son soutien. L’article 10 des statuts prévoit des sanctions allant jusqu’à l’exclusion d’une Banque centrale qui n’honorerait pas ses obligations.

Les nombreux ajustements des taux de change et la généralisation des régimes de flottement dans le cadre des PAS sont également supposés avoir réduit les écarts entre les cours officiels et les cours des marchés parallèles. Ce qui créé un environnement favorable contrairement à celui dans lequel se trouvait la CCAO.

Cependant, dans la mesure où l’AMAO n’intervient que dans les circuits commerciaux officiels, ses effets sur le commerce intra-régional seront toujours limités par les circuits commerciaux parallèles. Car ces derniers sont alimentés aussi bien par les différentiels de taux de change mais également par toutes les différences subsistant entre les politiques économiques nationales.

Actuellement, le "chèque de voyage-CEDEAO" (voir spécimen à l’annexe.3) – qui est d’ailleurs gérés par l’AMAO – demeure l’instrument le plus pratique en matière de rapprochement des systèmes monétaires, de facilitation des règlements des transactions et de transferts de capitaux dans la région.