3.2.1 Plan de réalisation de la zone monétaire unique de la CEDEAO

Admettant l’irréalisme de son premier plan58 resté sans suite, le Secrétariat exécutif de la CEDEAO a fait en 1997 une nouvelle proposition axée cette fois sur un programme d’harmonisation des politiques économiques et financières des Etats membres. Composé initialement de quatre indicateurs à faire converger59, le programme a été porté à dix indicateurs dont six sont classés en premier rang et quatre en second rang. Il est retenu pour servir de base dans la construction de la seconde zone monétaire (ZMAO) et parallèlement son harmonisation avec le programme de convergence macroéconomique60 de l’UEMOA est prévue. Une première étude a permis de mettre en lumière les ressemblances (globalement tous les deux programmes visent le même objectif, à savoir l’assainissement des économies nationales dans un cadre régional d’ajustement et de croissance) et les dissemblances (au niveau de la formulation et des seuils de certains indicateurs).

Une fois les deux processus terminés, la CEDEAO estime que la formation de la zone monétaire unique régionale sera grandement facilitée : il suffira de fusionner les deux unions monétaires (UEMOA et ZMAO).

Bref, ce plan en deux phases est supposé présenter trois avantages : 1°) il permettra de tester l’engagement politique et l’aptitude technique des pays hors zone franc à satisfaire les exigences d’une union monétaire (ce qui est nécessaire pour rassurer les pays de l’UEMOA), 2°) il permettra de préserver l’acquis de la zone franc CFA ou du moins ne pas freiner son évolution, 3°) il facilitera le processus d’intégration monétaire (car techniquement, une union monétaire est plus facile à réaliser entre deux monnaies qu’entre plusieurs).

Notes
58.

Au 8e sommet de la CEDEAO tenu en Guinée en 1983, les chefs d’Etat de la région avaient demandé au Secrétariat exécutif d’engager les études de faisabilité du projet d’unification monétaire. Doutant de la capacité des Etats à satisfaire les conditions inhérentes à un tel projet, les « experts » de la CEDEAO avaient recommandé, dans leur rapport déposé en 1986, la recherche d’un « garant » à l’image de ce qui se passe dans la zone franc.

59.

Le ratio déficit budgétaire/PIB, le niveau des créances publiques auprès de la Banque centrale, l’inflation et le taux de change

60.

Mis en place en 1994 (on en reviendra dans le chapitre 4).