b. La ramification des rébellions au-delà de leurs frontières d’origines

Cette ramification se fait selon trois cas de figure :

A la lueur des points traités, il apparaît que le projet de création d’une union monétaire au sein de l’espace CEDEAO trouve sa justification surtout dans les effets indirects qu’elle pourrait induire. En effet, la stabilisation macroéconomique et politique et le démantèlement des barrières commerciales (autant d’effets pouvant découler des initiatives visant à créer un environnement propice pour l’optimisation de l’utilisation de la monnaie unique) sont des préalables à l’amorce et au développement du commerce entre un groupe de pays adjacents. C’est certainement pour cette raison d’ailleurs que les promoteurs du projet mettent toujours en avant ces arguments par rapport aux avantages directs, habituellement reconnus à une union monétaire. L’instauration d’une union monétaire entre les membres de la CEDEAO est donc recherchée avant tout pour sa capacité à accélérer et à renforcer l’intégration régionale. Cette dernière étant considérée comme l’unique façon de résoudre le problème d’étroitesse des marchés domestiques, de mettre en commun le peu de ressources dont dispose la région en vue d’une meilleure allocation, de créer une synergie économique permettant des économies d’échelle. Trois autres objectifs sont également escomptés. Il s’agit : 1°) d’accroître l’attrait de la région pour l’investissement étranger ; 2°) d’accroître son poids commercial dans cette ère de mondialisation et 3°) de créer les conditions favorisant la stabilité politique et la paix suite aux diverses crises qui ont fortement freiné le développement de la région au cours de ces deux dernières décennies.

Notes
91.

Il arrive que les rebelles d’un pays donné soient de même ethnie que les habitants de l’autre côté de la frontière. Ce fut le cas des sécessionnistes de la Casamance avec certains habitants de la Guinée Bissau. Quand ils étaient pourchassés par l’armée Sénégalaise, ils trouvaient refuge en Guinée Bissau.

92.

La Guinée Bissau servait officieusement de base arrière aux indépendantistes de la Casamance. Face à la pression diplomatique internationale, le Président s’est engagé officiellement à mettre fin au soutien que son pays apporte aux rebelles sénégalais mais continue officieusement. Face aux critiques il a essayé de se disculper en accusant son Chef d’Etat major (qui est de même ethnie que les indépendantistes sénégalais). Ce dernier se sentant déshonorer et pris pour bouc émissaire est entré en rébellion et a exigé d’être blanchi. La décision du Président de l’arrêter a entraîné un affrontement entre la partie de l’armée qui soutenait le Chef d’Etat major et celle qui est restée fidèle au Chef de l’Etat. Précisons que les indépendantistes casamançais ont abandonné la lutte armée.