2.1.2 Les pays non membres de l’UEMOA

Eu égard à l’instabilité monétaire qui les caractérise, les pays candidats à la seconde zone monétaire ouest-africaine seront les premiers bénéficiaires de l’instauration d’une union monétaire au sein de la CEDEAO. Un alignement de leur politique monétaire sur le modèle de la BCEAO devrait permettre la réduction des niveaux d’inflation dans ces pays. A mesure que leur volonté de rompre avec leur tradition inflationniste sera perçue par les agents économiques, on peut s’attendre à une baisse des taux des taux d’escompte des Banques centrales de ces pays (tableau 1.3) et in fine à une baisse des taux des crédits bancaires. Ce qui pourrait induire des effets positifs sur l’investissement mais aussi contribuerait à réduire le poids que représente le service de la dette intérieure dans les déficits budgétaires. C’est à eux que reviennent aussi les économies de devises qui en découleront. L’utilisation d’une monnaie unique réduirait également les transactions transfrontalières de nature spéculative actuellement en cours entre ces pays.

Cependant, les pays candidats à la ZMAO auront d’importants coûts à supporter pendant la phase de transition, principalement en matière de désinflation et d’assainissement de leurs finances publiques. En effet, ils auront à supporter non seulement les coûts liés aux efforts de convergence préalable à l’instauration de la ZMAO, mais aussi les coûts liés au maintien de ces efforts pendant la période probatoire prévue avant de fusionner avec l’UEMOA. Et chaque fois qu’une échéance sera reportée (que ce soit dans le cadre de l’instauration de la ZMAO ou dans celui de la fusion de celle-ci avec l’UEMOA), les coûts augmenteront. En effet, puisqu’il n’est pas possible d’assurer la sauvegarde des objectifs atteints dans les délais, il faudra un effort supplémentaire pour les maintenir ou pour les reproduire.