a. La structure commerciale de l’Afrique de l’Ouest

La structure du commerce extérieur des pays oust-africains est caractérisée par une prédominance de produits primaires et miniers qui ne sont pas commercialisables dans la région. Ces produits, bien qu’en nombre limité (5 produits représentent 80% des exportations de la région), absorbent l’essentiel des concours financiers des Etats, des institutions d’aide au développement et des investisseurs privés. Les revenus qu’ils procurent aux producteurs et aux Etats (à travers les taxes à l’exportation) ne cessent pourtant de diminuer sous l’effet combiné de la détérioration des termes de l’échange et de la baisse de la demande. En effet, de 8% au début des années 60, la part des produits agricoles dans le commerce mondial est tombée à 1,8% en 2001 (BAD, rapport sur le développement en Afrique, 2004).

Une réorientation des politiques agricoles vers les cultures vivrières, notamment les filières rizicoles et de l’élevage, pourrait accroître le potentiel du commerce intra-régional. En effet, le riz (aliment de base des populations ouest-africaines) et les produits laitiers font partie des principaux produits d’importation des pays ouest-africains. A titre d’exemple, les importations céréalières de la région étaient de 5,5 millions de tonnes en 2000. S’agissant des produits laitiers, une étude107 réalisée par le "Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest" chiffre l’excédent de la demande régionale à 1,3 millions de tonnes entre 1980 et 1990 et estime –qu’au rythme actuel de la croissance démographique– à 2,5 millions de tonnes à l’horizon 2015.

Dans la mesure où des conditions climatiques propices à la culture du riz et à l’élevage existent, on peut penser que la politique agricole commune que la CEDEAO est en train de mettre en place visera avant tout l’autosuffisance alimentaire de la région. Et de ce fait, l’offre de produits agricoles échangeables à l’échelle régionale pourrait augmenter. En tout cas, compte tenu du faible niveau d’industrialisation des pays ouest africains, le marché de produits vivriers devrait constituer le principal compartiment du marché régional (si celui-ci se concrétisait). Rappelons que les marchés parallèles doivent leur dynamisme aux produits de base.

Notes
107.

L’avenir de l’élevage au Sahel et en Afrique de l’Ouest : potentialités et défis dans la perspective d’un renforcement du marché régional. Disponible sur : www.oecd.org/document/ 34/0,3343,fr_3823374_38246915_38402978_1_1_1_1,00htlm