3.2.2 La zone monétaire commune de l’Afrique australe
L’accord monétaire qui lie, depuis 1992, l’Afrique du Sud aux pays à ses voisins (le Lesotho, la Namibie et le Swaziland) se situe dans le prolongement d’une relation monétaire qui remonte à la création de la Banque de réserve de l’Afrique australe (SARB) en 1921. La livre sud africaine émise par cette Banque devient de fait la seule monnaie à avoir cours légal dans l’espace géographique appelé communément aujourd’hui "zone monétaire commune". Mais c’est l’accord signé en 1974 entre l’Afrique du sud, le Lesotho et le Swaziland117 qui a entériné cette zone de fait ainsi que le statut de "monnaie-centre" du rand sud-africain.
De façon synthétique, les caractéristiques de la zone monétaire commune de l’Afrique australe sont les suivantes :
- tous les Etats participants à la zone disposent de leur Banque centrale et de leur monnaie nationale. La politique monétaire définie par la SARB s’adresse à tous les pays membres mais à titre indicatif (c’est-à-dire qu’ils peuvent appliquer des taux d’intérêt légèrement différents et cibler des niveaux d’inflation également différents) ;
- les transferts de fonds pour des opérations courantes et d’investissement au sein de la zone ne connaissent aucune restriction ;
- le rand circule comme monnaie commune, c’est-à-dire est accepté en paiement dans tous les Etats membres ; en revanche, les monnaies-satellites ou périphériques sont convertibles en rand mais n’ont pas cours légal dans le pays-centre ;
- les monnaies du Lesotho et de la Namibie doivent être soutenues par des avoirs en rand ;
- l’Afrique du sud accorde une compensation (pour perte du seigneuriage) au Lesotho et à la Namibie du fait de la circulation du rand dans les territoires de ces deux pays ;
- chaque Etat autorise, à travers des systèmes de compensation ordinaires, le rapatriement des billets et des pièces émis par sa banque centrales et en circulation dans les autres Etats membres.