1.2 Affinement et prolongement des critères traditionnels des zones monétaires optimales

L’annonce du projet d’unification monétaire européen a suscité un regain d’intérêt pour le débat sur les avantages et les inconvénients liés à l’instauration d’une monnaie unique entre pays. De nouvelles approches d’appréciation de la notion d’"optimalité" ont été proposées130.

  1. l’approche en termes de fédéralisme budgétaireCe n’est pas, à proprement parler, une proposition nouvelle (comme en témoigne le rapport Mc Douglas, 1977) ; mais elle a été reprise abondamment dans la littérature récente et serait à l’origine du "Pacte de stabilité et de croissance" (voir chapitre 4) dans l’UEM européenne.. Elle repose sur le pragmatisme. Il s’agit de considérer que quelque soit les efforts d’harmonisation, les structures économiques des pays membres d’une union monétaire continueront toujours à présenter des différences. Et par conséquent, des chocs asymétriques sont toujours possibles. Il convient donc de prévoir un "mécanisme d’assurance-revenu automatique"L’expression est de Beine (1998). pour compléter l’action des mécanismes d’ajustement naturels préconisés dans la théorie « classique » des ZMO (mobilité des facteurs de production, diversification, ouverture,…) ;
  2. la théorie endogène des ZMO : qui laisse entendre que l’intégration économique qui accompagne l’intégration monétaire accroîtrait le caractère symétrique des chocs à la longue. Autrement dit, le fonctionnement optimal d’une zone monétaire s’acquiert et n’est pas donné à l’avance.
Notes
130.

La liste que nous dressons n’est pas exhaustive.